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Adolescent rom agressé : "Le mobile du lynchage est la vengeance privée", selon la procureure

Le jeune homme a été roué de coups dans une cave à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), vendredi. Il est toujours entre la vie et la mort.

Article rédigé par franceinfo
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Sylvie Moisson, la procureure de Bobigny, lors d'une conférence de presse, le 23 août 2012. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

Il est toujours entre la vie et la mort, cinq jours après son agression. Un adolescent rom de 16 ans a été roué de coups par une douzaine de personnes et abandonné dans un chariot, à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), vendredi 13 juin. Une enquête a été ouverte pour "tentative d'homicide volontaire en bande organisée", a déclaré Sylvie Moisson, procureure de Bobigny lors d'une conférence de presse, mardi. 

"Ce drame n'est pas réductible à un antagonisme entre deux communautés. (...) Le mobile du lynchage est la vengeance privée", a assuré la procureure de Bobigny. Vendredi, vers 20 heures, un cambriolage "avéré" a eu lieu au sein de la cité. "Le butin se réduit à quelques bijoux car l'auteur a été mis en fuite par un très jeune témoin. Il en a fait une description, pouvant correspondre à un jeune aussitôt pourchassé, enlevé, séquestré, battu à mort et laissé pour mort non loin des lieux de son enlèvement", a précisé la procureure, évoquant "des représailles" fondées sur "la rumeur".

Enlevé devant ses proches paniqués

D'après les premiers éléments de l'enquête, l'adolescent prénommé Darius aurait été enlevé chez lui. Il vivait depuis moins d'un mois avec sa famille et 200 autres Roms originaires de Roumanie dans une maison désaffectée au bord de la Nationale 1, en face de la Cité des Poètes, à Pierrefitte-sur-Seine. Plusieurs personnes l'ont emmené devant ses proches paniqués. Séquestré, il a été battu quasiment à mort. La procureure a indiqué que son pronostic vital "est toujours engagé". ll a reçu plusieurs coups à la tête dans "un véritable déchaînement de violences".

Le jeune homme lynché était connu des services de police, mais la procureure insiste : dans cette affaire, "il est victime".  Les auteurs encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
Un jeune rom agressé : "ce drame est avant tout un acte de barbarie, un lynchage" dit la procureure (FRANCE 2 et FRANCE 3)

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