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Vendée : ce que l'on sait du meurtre du prêtre Olivier Maire à Saint-Laurent-sur-Sèvre

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Des gendarmes à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée), où un prêtre a été retrouvé mort, le 9 août 2021. (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)

Un homme s'est présenté lundi dans la matinée à la gendarmerie et a avoué le meurtre du religieux. Il avait déjà été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour l'incendie de la cathédrale de Nantes en juillet 2020.

Le corps d'un prêtre a été découvert, lundi 9 août, à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée). Un homme, qui était hébergé dans sa communauté religieuse, s'est rendu en milieu de matinée à la gendarmerie pour se dénoncer. Il s'agit du sacristain bénévole de nationalité rwandaise, mis en examen pour l'incendie à la cathédrale de Nantes en juillet 2020. L'homme a été placé en garde à vue. "En aucun cas le Parquet national antiterroriste ne s'est saisi de ce dossier", a souligné lundi après-midi Yannick Le Goater, vice-procureur de La-Roche-sur-Yon, lors d'une conférence de presse.

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Franceinfo revient sur ce que l'on sait du meurtre du prêtre.

Un prêtre retrouvé mort, une enquête pour "homicide volontaire" ouverte

Le corps du père Olivier Maire, prêtre de 60 ans, a été découvert, lundi matin, à Saint-Laurent-sur-Sèvre, dans sa chambre au sein des locaux de la communauté des frères missionnaires montfortains. Une enquête a été ouverte pour "homicide volontaire"

L'enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Nantes, qui est sur place pour mener des investigations. La piste terroriste est écartée, a affirmé le procureur.  L'autopsie du père Olivier Maire, menée mardi par l'institut médico-légal de Nantes, conclut à une mort par plusieurs coups violents à la tête, annonce le parquet de La Roche-sur-Yon dans un communiqué. 

"C'est une émotion à peine descriptible ce midi d'apprendre que l'un de nos prêtres puisse être assassiné de cette manière-là alors que ce sont des hommes qui ont toujours essayé de faire le bien. Il n'y avait aucune alerte et ce matin nous sommes abasourdis", a réagi sur franceinfo Alain Lebœuf, président LR du conseil départemental de Vendée, après l'aveu de l'assassinat d'un religieux en Vendée. 

Un suspect placé en garde à vue

Emmanuel Abayisenga, un homme de 40 ans, s'est présenté à la gendarmerie lundi matin. Il est déjà mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour l'incendie de la cathédrale de Nantes, qui avait eu lieu en juillet 2020. Il avait par la suite été accueilli dans la communauté des frères missionnaires montfortains en mai 2021, dans le cadre d'une "obligation de résidence", assure le procureur. Il était également soumis à un contrôle judiciaire strict "avec obligation de pointage deux fois par mois".

Entre le 20 juin et le 29 juillet, il a été hospitalisé dans une unité psychiatrique, avant de revenir au sein de la communauté des frères missionnaires montfortains.

L'homme a été placé en garde à vue et l'enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Nantes, précise le procureur. "Il a été hospitalisé en unité psychiatrique. Une expertise est en cours pour vérifier que son état est compatible avec une garde à vue", a expliqué Yannick Le Goater. La garde à vue a été levée, en début de soirée a appris franceinfo de source proche du dossier. Emmanuel Abayisenga a été hospitalisé en psychiatrie.

Une polémique déclenchée par des élus de droite sur le statut de réfugié du suspect

Le statut de réfugié du suspect de nationalité rwandaise a déclenché une vive polémique. La présidente de Rassemblement national, Marine Le Pen, a réagi immédiatement sur Twitter. "En France, on peut donc être clandestin, incendier la cathédrale de Nantes, ne jamais être expulsé, et récidiver en assassinant un prêtre", a-t-elle écrit, voyant là la "faillite complète de l'Etat et de Gérald Darmanin".

Le ministre de l'Intérieur a répliqué sans tarder sur Twitter. "Cet étranger n'était pas expulsable malgré son arrêté d'expulsion tant que son contrôle judiciaire n'était pas levé". Il a accusé Marine Le Pen de "polémiquer sans connaître les faits".

Selon le ministère de l'Intérieur, l'homme était déjà sous le coup de plusieurs obligations de quitter le territoire français. La première remonte au 1er décembre 2016 et a été annulée par le tribunal administratif de Nantes ; la seconde, en date du 11 avril 2017, a également été annulée par le tribunal administratif de Nantes. La troisième, qui a été prononcée le 5 novembre 2019, a donné lieu a un recours devant le tribunal administratif de Nantes et a été jugée "non exécutable en raison du contrôle judiciaire décidé par le juge".

Le ministre de l'Intérieur sur place

Le ministre de l'Intérieur s'est rendu sur place en fin d'après-midi. "S'en prendre à un homme d'Eglise, c'est s'en prendre à l'âme de la France", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. "Cette personne est inconnue des fichiers de radicalisation, a également souligné le responsable politique. Le moment n'est pas à la polémique mais il est aux condoléances que l'on doit adresser à la famille de ce prêtre et à la communauté catholique de France."

Sur Twitter, Gérald Darmanin avait adressé plus tôt "tout [son] soutien aux catholiques de notre pays après le dramatique assassinat d’un prêtre en Vendée". Le ministre sera accompagné de Bruno Retailleau, qui connaissait bien le prêtre.

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