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"Être comme tous les petits enfants, pour lui ce n'est pas possible" : le fils du couple de policiers de Magnanville n'assistera pas au procès

Plus de sept ans après l'assassinat du policier Jean-Baptiste Salvaing et de sa compagne Jessica Schneider à leur domicile de Magnanville, un proche de l'assaillant est jugé pour complicité à partir de lundi. Le fils du couple avait trois ans au moment des faits.
Article rédigé par Aurélien Thirard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Palais de justice de Paris, où se tient la cour d'assises spéciale de Paris (illustration. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS VIA AFP)

C'est la seule victime rescapée de l'attentat de Magnanville, mais il ne sera pas dans la salle d'audience de la cour d'assises spéciale de Paris, où débute lundi 25 septembre le procès d'un proche de l'assaillant, jugé pour complicité. Damien*, le fils du policier Jean-Baptiste Salvaing et de sa compagne Jessica Schneider, assassinés le 13 juin 2016, n'assistera pas au procès. Cette attaque au couteau avait provoqué un immense choc au sein de la police. Les deux policiers avaient été tués chez eux en présence de leur fils, à l'époque âgé de 3 ans. Un petit garçon aujourd'hui très protégé par son entourage.

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L'enfant est aujourd'hui élevé par sa tante paternelle, qui a la tutelle. Il habite près de ses grands-parents. C'est un garçon de dix ans que son avocate, Pauline Dufourq, a préféré ne jamais rencontrer. "Ça a été un choix. On a estimé qu'il était trop jeune pour être confronté à la justice et à tout ce que ça représente. Y compris à un avocat, qui y participe."

"Comment va Damien*, c'est une question compliquée"

Ce petit garçon avait trois ans quand il a vu sa mère se faire tuer par le terroriste. Il restera ensuite seul avec lui pendant plusieurs heures. Ce lundi 13 juin 2016, peu après 20h, Jean-Baptiste Salvaing rentre du commissariat des Mureaux où il est commandant. Il est tué de plusieurs coups de couteau devant chez lui. L'assaillant se retranche ensuite au domicile du policier, séquestrant la compagne de ce dernier, Jessica Schneider, agente administrative dans un commissariat voisin, à Mantes-la-Jolie, et leur fils. Dans la nuit, le Raid donne l'assaut et abat le jihadiste. Les policiers découvrent la femme de 36 ans égorgée et l'enfant en état de sidération. 

Sept ans plus tard, ses proches se montrent optimistes sur son avenir, même si le traumatisme reste intact. "On lui donne toute l'attention qu'il mérite et c'est vraiment normal", raconte Nicolas*, policier, ami du couple. "Comment va Damien*, c'est une question compliquée, poursuit Pauline Dufourq. Quand vous avez un tel bagage, si jeune, vous ne pouvez pas être comme tous les petits enfants, ce n'est pas possible. Donc, non, je ne peux pas vous dire que c'est un enfant comme tout le monde. Néanmoins, on lui donne toutes les clés pour réussir et l'amour qui est important pour s'épanouir. Il a la chance d'être bien entouré." 

L'enfant n'ira pas au procès. Son avocate va demander un huis clos partiel lorsque les éléments sur sa vie privée seront abordés. "C'est important, pour préserver cet enfant. Est-ce qu'on voudrait que ce traitement judiciaire ou médiatique arrive à nos propres enfants ? Si la réponse est négative, il ne faut pas y aller." Même absent, son témoignage recueilli après les faits sera évoqué par la cour d'assises spéciale lors de ses deux semaines et demie d'audience.

*Les prénoms ont été modifiés.

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