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Projet d'attentat déjoué pendant la présidentielle : ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de François Molins

Arrêtés à Marseille, les deux suspects "se préparaient à mener une action imminente", selon le procureur de la République. 

Article rédigé par franceinfo
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François Molins, à Paris, le 18 avril 2017.  (MARTIN BUREAU / AFP)

Deux hommes soupçonnés de préparer un attentat "imminent", ont été arrêtés à Marseille (Bouches-du-Rhône), mardi 18 avril. Lors des perquisitions, des armes, des produits servant à la fabrication d'explosifs et "un drapeau de l'Etat islamique" ont été découverts, selon le procureur François Molins. 

Arrestations de 2 terroristes à Marseille : l'intégralité du point de presse de François Molins
Arrestations de 2 terroristes à Marseille : l'intégralité du point de presse de François Molins Arrestations de 2 terroristes à Marseille : l'intégralité du point de presse de François Molins

Voici ce qu'il faut retenir de son intervention : 

Des suspects radicalisés prêts à passer à l'action

Selon le procureur de la République, "les éléments recueillis attestent que ces deux hommes se préparaient à mener une action imminente sur le territoire national". En revanche, la date de ce projet d'attentat, sa ou ses cibles et "les circonstances du passage à l'acte" n'ont pas été établies avec certitude.

Les deux hommes, de nationalité française et radicalisés – Mahiedine Merabet, 29 ans, et Clément Baur, 23 ans, converti à l'islam – étaient l'objet d'une surveillance depuis des mois. Mahiedine Merabet cherchait à transmettre au groupe Etat islamique "une vidéo d'allégeance ou de revendication", dans laquelle apparaissaient une arme, des munitions et la une d'un quotidien portant la photo d'un candidat à l'élection présidentielle. Il s'agit de François Fillon, selon les informations de franceinfo.

Après enquête auprès d'une société de covoiturage, les enquêteurs ont pu suivre leurs déplacements. Ils ont ainsi gagné Marseille depuis Nancy à la fin du mois de mars, "avec des cartes prépayées et sous fausses identités utilisées par Mahiedine Merabet".

Un arsenal découvert

Avec force détails, François Molins a listé l'impressionnant arsenal sur lequel les enquêteurs sont tombés dans "cet appartement conspiratif" : trois kilos d'explosifs TATP "en train de sécher" et dont une partie était prête à l'usage, un sac de boulons, des armes (un pistolet-mitrailleur, deux armes de poing, un pistolet automatique, des sacs et boîtes de munitions, un silencieux, un couteau de chasse et une grenade), un drapeau de l'Etat islamique, des cagoules, un masque, des tenues de chimistes, ou encore une caméra Go Pro.

Sur les murs de l'appartement de la rue de Crimée à Marseille (Bouches-du-Rhône), les enquêteurs ont également découvert un plan de la ville, ainsi que des photographies d'enfants morts sous des bombardements. 

Les deux hommes se sont connus en prison

Mahiedine Merabet et Clément Baur s'étaient rencontrés en prison. Ils avaient partagé une cellule en 2015 pour des faits de droits commun : trafic de stupéfiants pour le premier et détention de faux documents administratifs pour le second. Ils étaient fichés "S", depuis 2015 pour Mahiedine Merabet et 2016 pour Clément Baur.

Interrogés par les enquêteurs, des proches de Mahiedine Merabet ont attesté "de revendications de l’intéressé" ainsi que d'une proximité avec Clément Baur "au contact duquel il se serait particulièrement radicalisé courant 2015". Le 5 avril dernier, la section antiterroriste avait ouvert une enquête préliminaire sur les agissements de Mahiedine Merabet. Le 7 décembre 2016, une perquisition avait eu lieu à son domicile à Roubaix (Nord), où un drapeau de l’Etat islamique (EI) avait été découvert, "ainsi que de la documentation jihadiste sur un ordinateur"Il avait été assigné à résidence, mais était devenu introuvable.

Concernant Clément Baur, des proches ont signalé dès mars 2015 sa disparition inquiétante. "Il avait des vélléités de partir en Syrie et une pratique radicale de l’islam. A noter également, une proximité avec des proches de la communauté tchétchène à Nice", a précisé le procureur.

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