Attaque du Thalys : "J'ai réussi à lui arracher la kalachnikov des mains", témoigne Mark Moogalian
Actuellement hospitalisé en soins intensifs à Lille après avoir désarmé Ayoub El Kazzhani, ce professeur à la Sorbonne se confie à "Paris Match", mercredi.
Il est toujours en soins intensifs à l'hôpital Roger-Salengro de Lille (Nord). Mark Moogalian, le Franco-américain blessé par Ayoub El Kazzhani lors de l'attaque du Thalys, témoigne dans Paris Match, mercredi 26 août. Ce professeur à la Sorbonne à Paris raconte comment il est parvenu à désarmer le tireur, alors qu'il voyageait avec sa compagne dans la voiture 12 du train Amsterdam-Paris.
"Je vois arriver un jeune homme avec un air étrange, qui traîne une grosse valise à roulettes, raconte-t-il. Il est entré dans les toilettes avec son bagage. C’était bizarre, inhabituel. J’ai guetté sa sortie. Mais il s’éternisait. Si bien que j’ai décidé d’aller voir. Je me suis levé. Je l’ai aperçu qui sortait des toilettes, et j’ai vu qu’un autre homme, jeune apparemment, l’avait agrippé par-derrière et tentait de le maîtriser."
"I've got the weapon !"
Un Français, qui a souhaité rester anonyme, se retrouve en effet face à Ayoub El Kazzhani à la sortie des toilettes et tente de le maîtriser, en vain. Mark Moogalian prend alors le relais. "J’ai attrapé l’arme. On s’est battus. Je ne sais pas comment, mais j’ai réussi à lui arracher la kalachnikov des mains !" Il s'enfuit alors en criant à sa femme : "I’ve got the weapon ! (J’ai pris l’arme !)"
Mais Ayoub El Kazzhani a le temps de sortir un pistolet. "J’ai entendu le bruit du coup de feu et j’ai senti une gigantesque douleur dans le dos. Je me suis écroulé par terre entre des fauteuils. J’ai lâché l’arme en tombant. (...) Il venait de me tirer dans le dos", poursuit Mark Moogalian. Il a vu alors le tireur s'approcher de lui. "Je pense : 'Il va m’achever', et je ferme les yeux pour faire le mort. C’est alors que j’entends quelqu’un qui court dans l’allée. Il passe à toute vitesse devant moi, sans s’arrêter, suivi de quelqu’un d’autre."
Trois Américains, dont deux soldats, et un Britannique, parviennent à désarmer le terroriste et à l'immobiliser. Ils ont été décorés de la Légion d'honneur par François Hollande. L'un d'entre eux, Spencer Stone, prodigue les premiers soins à Mark Moogalian. Il "comprime l’artère touchée avec ses doigts. C’est très douloureux, très impressionnant, mais c’est grâce à lui que je ne suis pas mort d’hémorragie", lâche le Franco-américain, qui fait partie des six héros du Thalys.
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