L'un des contrôleurs à bord du Thalys attaqué répond à Jean-Hugues Anglade
L'acteur accuse toujours le personnel d'avoir "totalement ignoré" les passagers de sa voiture lors de l'assaut qui a fait deux blessés. Une version notamment nuancée par l'un des agents à bord du train, vendredi.
Il n'en démord pas. L'acteur Jean-Hugues Anglade, piégé dans le Thalys Amsterdam-Paris attaqué vendredi, maintient ses accusations à l'encontre du personnel du train et réaffirme que les passagers ont été abandonnés. Il doit rencontrer, dimanche 23 août, le patron de la SNCF, Guillaume Pepy. Et il compte lui livrer une "version claire et pas complaisante" de ce qui s'est passé sous ses yeux.
>> Suivez dans notre direct les dernières informations sur l'attaque du Thalys
Pour y voir plus clair, francetv info revient sur les versions et explications des uns et des autres.
Ce que dit Jean-Hugues Anglade
Interrogé sur RTL, dimanche, l'acteur a maintenu sa version des faits selon laquelle le personnel du train a "totalement ignoré" les passagers de sa voiture, la numéro 11. Celle-ci était voisine de la voiture où s'est déroulée l'attaque d'Ayoub El Khazzani, Marocain lourdement armé, désormais en garde à vue.
"Nous avons été surpris par une fuite très soudaine du personnel de bord", a-t-il raconté au micro de RTL. Jean-Hugues Anglade dit également avoir vu "deux hôtesses courir tête baissée se réfugier dans la cabine du conducteur de la motrice". D'après lui, cette "fuite" s'est opérée sans avertir les passagers de la dangerosité de la situation, "sans nous demander de nous protéger en nous mettant soit à plat ventre, soit sous les fauteuils".
Ca été une surprise totale de se sentir abandonnés à ce point par des gens censés vous encadrer, vous protéger. Là, on s'est retrouvés face à des gens qui fuyaient comme des lapins.
RTL
Ce que dit l'un des contrôleurs à bord du train
Michel Bruet, 54 ans, est contrôleur sur les Thalys depuis 1998. Il travaillait vendredi à bord du train attaqué. C'est lui qui a tiré le signal d'alarme. Il dit, dimanche, sur France info, ne pas comprendre les critiques de l'acteur.
J'étais à bord de mon train jusqu'à Arras. J'ai discuté avec monsieur Anglade, je lui ai proposé de l'aide. J'ai proposé la trousse de secours aux personnes qui étaient en voiture n°12" en train de s'occuper des blessés.
Il souligne que "monsieur Anglade était en voiture n°11, l'incident était en voiture 12". Et l'agent laisse entendre que l'acteur confond les personnel de restauration et celui de contrôle : "Le mouvement de panique du personnel de restauration n'a pas grand chose à voir avec le personnel de contrôle. Je ne sais pas pourquoi monsieur Anglade a cette attitude vis-à-vis du personnel Thalys."
Ce que dit Thalys
Selon Agnès Ogier, la directrice de Thalys, "un contrôleur a senti une balle le frôler. Il est parti, avec cinq ou six voyageurs, se réfugier dans le fourgon". "L'idée du contrôleur était de tirer le signal d'alarme pour alerter le conducteur et faire arrêter le train. Il ne fallait surtout pas qu'il poursuive sa route jusqu'à Paris avec un tireur à bord", insiste Agnès Ogier.
Dans le fourgon, espace en bout de rame, qui s'ouvre avec une clé spéciale, et où l'on peut ranger des bagages, "le petit groupe n'a aucune idée de ce qui se passe dans les wagons 11 et 12 et ne se rend pas compte pas que le tireur est maîtrisé par les passagers", relate Le Figaro. Cela pourrait expliquer leur silence malgré les appels de Jean-Hugues Anglade et des autres voyageurs.
Le contrôleur a fini par tirer le signal d'alarme. "Puis, lorsque le train s'est arrêté, il est sorti pour aller alerter la rame de tête et le conducteur", a précisé la dirigeante.
Ce que dit la SNCF
"J'ai compris que l'action de plusieurs membres de l'équipage pouvait être contestée, a répondu de son côté Guillaume Pepy. J'ai entendu d'autres témoignages qui insistent sur le comportement rapide et exemplaire du conducteur, du régulateur". Et de conclure :
La vérité de monsieur Anglade n'est peut-être pas la seule.
La SNCF, qui contrôle la compagnie Thalys, a également réagi en précisant que les deux hôtesses incriminées "ne sont pas du personnel de Thalys ou de la SNCF", mais des "salariées du sous-traitant" en charge de la gestion de l'espace-bar. "Elles n'avaient aucune autre mission que de servir le café", a souligné un porte-parole.
Reste qu'une enquête interne à la SNCF doit permettre de recueillir les témoignages des passagers et du personnel. "Si jamais il y a eu des manquements individuels, l'enquête le dira et ses résultats seront connus", a insité le patron de la compagnie ferroviaire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.