Suspect en Clio, pseudos Snapchat... Ces pistes dans la disparition de Lina qui entretiennent la "lueur d'espoir" de la mère de l'ado de 15 ans

Alors que sa fille de 15 ans a disparu le 23 septembre dernier, la mère de Lina va être entendue par deux juges d'instruction de Strasbourg à sa demande, jeudi 1er février, pour suivre au mieux l'avancement de l'enquête.
Article rédigé par David Di Giacomo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Lina, une adolescente de 15 ans, a disparu dans le Bas-Rhin depuis le 23 septembre 2023. (DR)

Voilà plus de quatre mois que Lina, 15 ans, s'est volatilisée dans le Bas-Rhin. Le 23 septembre dernier, l'adolescente quitte son domicile à pied, direction la gare de Saint-Blaise-la-Roche, dans le Bas-Rhin, mais disparaît en chemin. Que lui est-il arrivé ? Aucune piste n'est écartée.

Dans le cadre de l'enquête, les gendarmes ont une piste et tentent de retrouver un homme : il s'agit d'un suspect âgé d'une vingtaine d'années. Pour l'identifier, les enquêteurs ont contacté par mail tous les parents qui ont une fille scolarisée dans le collège que Lina a fréquenté. Les gendarmes demandent aux parents d'interroger leurs filles sur un point particulier : ils veulent savoir si des collégiennes de cet établissement situé à La Broque ont pu discuter ou rencontrer un jeune d'une vingtaine d'années dans une aire de jeux en septembre, le mois de la disparition de Lina, ou si une amie de leurs filles s'est déjà confiée sur une telle rencontre.

Les enquêteurs expliquent aux parents que cet homme est arrivé et reparti à bord d'une Clio grise. Les gendarmes s'intéressent à ce modèle de voiture depuis le début de l'enquête. Un témoin dit en effet avoir vu Lina dans cette Clio de couleur sombre le jour de sa disparition. 

Une plainte pour "viol en réunion" réétudiée

Dans ce courriel, les gendarmes veulent également connaître les pseudonymes des comptes du réseau social Snapchat de ces collégiennes, sans donner la raison de cette requête, pour protéger leurs investigations. On sait toutefois que les réseaux sociaux sont scrutés par les enquêteurs, à la recherche d'un indice voire d'une piste pour savoir ce qui est arrivé à Lina.

Fin janvier, enfin, le parquet de Saverne a annoncé avoir procédé à une "nouvelle étude juridique" de la plainte pour viol qu'avait déposée la jeune Lina en juin 2022, un an avant sa disparition, plainte qui n'a jusqu'ici pas donné lieu à des poursuites. Quinze mois avant sa disparition, Lina, alors âgée de 13 ans, avait porté plainte en juin 2022 pour des faits qualifiés de "viol en réunion". Selon le quotidien Dernières Nouvelles d'Alsace, deux hommes majeurs ont reconnu des relations sexuelles, tout en affirmant qu'il s'agissait de rapports consentis. Cependant, "dès l'ouverture de l'enquête en disparition inquiétante de Lina, ces informations ont été immédiatement communiquées et exploitées par les enquêteurs", avait alors précisé la procureure de Saverne, Aline Clérot. Ces deux jeunes adultes ont été mis hors de cause dans le disparition de Lina, a appris franceinfo de source proche de l'enquête.

La mère de Lina veut "entretenir une lueur d'espoir"

La mère de l'adolescente voudrait elle aussi suivre le cours les investigations. C'est pour cela qu'elle a demandé à être entendue jeudi 1er février par les deux juges d'instruction de Strasbourg en charge de l'affaire. En tant que partie civile, elle souhaite, et c'est son droit, avoir accès au dossier.

"Tous les jours qui passent, elle se demande ce qu'a pu devenir sa fille ce funeste jour du 23 septembre et savoir dans quelle voiture elle a pu monter", explique son avocat, Matthieu Airoldi.

Elle souhaite avoir le maximum d'informations possibles, pour qu'enfin elle puisse poser des jalons, se dire qu'il y a des pistes et qu'elle peut entretenir une lueur d'espoir pour retrouver la trace de sa fille.

Matthieu Airoldi, avocat de la mère de Lina

franceinfo

Dans cette affaire, aucun suspect n'a encore été placé en garde à vue. Le téléphone de Lina a cessé d'émettre à 11h22 le matin de sa disparition. Elle venait d'envoyer une courte vidéo à son petit ami, alors qu'elle marchait sur la route où elle s'est ensuite volatilisée.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.