Disparition de Lina : sa plainte pour viol réétudiée
C'est une plainte déposée un an avant sa disparition. Le parquet de Saverne a annoncé, lundi 22 janvier, avoir procédé à une "nouvelle étude juridique" de la plainte pour viol qu'avait déposée en juin 2022 Lina, l'adolescente de 15 ans qui a disparu en septembre. La plainte n'avait jusqu'ici pas donné lieu à des poursuites.
Lina n'a plus donné signe de vie depuis le 23 septembre 2023, après avoir quitté son domicile pour se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche (Bas-Rhin), à environ trois kilomètres de là, un trajet qu'elle avait l'habitude de faire. Sa disparition fait l'objet d'une enquête, ouverte par le parquet de Saverne et désormais menée par une juge d'instruction de Strasbourg.
Un "âge auquel le consentement ne peut pas se démontrer"
Quinze mois avant sa disparition, Lina, alors âgée de 13 ans, avait porté plainte pour des faits qualifiés de "viol en réunion". "Cette plainte a donné lieu à une enquête à l'issue de laquelle une première analyse juridique a été effectuée. Celle-ci n'a pas permis de suffisamment caractériser les faits", précise à l'AFP la procureure de Saverne, Aline Clérot. Cependant, "dès l'ouverture de l'enquête en disparition inquiétante de Lina, ces informations ont été immédiatement communiquées et exploitées par les enquêteurs", poursuit la magistrate. Par ailleurs, "une nouvelle étude juridique de la procédure a été effectuée" et "donnera lieu à une décision dans les prochaines semaines", ajoute Aline Clérot.
La mère de Lina "est stupéfaite d'apprendre ce revirement du parquet et s'étonne qu'il ait fallu attendre que Lina fasse l'objet d'un enlèvement pour que la décision initiale de classement sans suite soit revue", a réagi auprès de l'AFP son avocat, Matthieu Airoldi. "Elle regrette amèrement que toutes ces informations lui aient été communiquées par voie de presse, et non par le parquet de Saverne directement, d'autant plus qu'elle a eu un certain nombre de contacts avec les gendarmes auprès de qui elle a évoqué cette plainte, sans qu'on ne la tienne informée, a-t-il ajouté. Cela la laisse songeuse sur la qualité du travail et l'attention portée à une plainte d'une jeune fille de 13 ans, âge auquel le consentement ne peut pas se démontrer."
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