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Stains : les policiers affirment avoir tiré en état de légitime défense

Selon leur version des faits, ils ont contrôlé un véhicule qui zigzaguait sur la route. L'homme au volant du véhicule a admis avoir bu et était "ingérable". Il a volontairement tenté de les renverser, selon les policiers.

Article rédigé par franceinfo - Margaux Stive
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Maître Laurent-Franck Lienard, le 2 mars 2021. (BERTRAND GUAY / AFP)

Les policiers qui ont ouvert le feu et blessé un automobiliste et sa passagère dans la nuit de dimanche à lundi à Stains en Seine-Saint-Denis affirment avoir tiré en état de légitime défense, indique mercredi 18 août leur avocat à franceinfo. Les deux hommes sont sortis de garde à vue mardi. Une information judiciaire va être ouverte.

>> Ce que l'on sait du contrôle de police à Stains, durant lequel deux personnes ont été grièvement blessées

Lors de leurs auditions, ces deux policiers ont livré leur version des faits, rapportée à franceinfo par Maître Laurent-Franck Lienard. Cette nuit-là, les policiers ont été confrontés à un homme qu'ils qualifient d'"ingérable". Ils disent avoir repéré une voiture qui roulait en faisant des zigzags avant de s'arrêter à un feu. Les policiers racontent avoir arrêté leur véhicule à côté de la voiture, ouvert leur fenêtre et indiqué qu'ils allaient procéder à un contrôle de police. Les force de l'ordre ont demandé au conducteur s'il avait bu, ce dernier a répondu : "Oui et alors?", d'après leur récit.

Un témoin confirme l'intention manifeste de renverser le policier

Les policiers affirment être ensuite sortis de leur véhicule pour procéder au contrôle, c'est alors que l'automobiliste a redémarré, faisant notamment une marche arrière et percutant l'un des membres de l'équipage. D'après eux, la volonté de percuter un policier était manifeste. Un témoin de la scène a confirmé que la manœuvre du conducteur visait visiblement a renverser un policier, assure Maître Laurent-Franck Lienard.

Les policiers ont notamment été interrogés sur les tirs effectués et notamment sur la deuxième salve qui semble avoir été déclenchée alors que la voiture était à l'arrêt, selon les images filmées et diffusées sur les réseaux sociaux. Les policiers assurent que la voiture n'était pas réellement à l'arrêt, qu'il s'agissait d'un soubresaut et qu'il leur était clair que le véhicule allait repartir. Ils affirment qu'ils craignaient d'être de nouveau visés et percutés. C'est donc en état de légitime défense qu'ils ont de nouveau tiré sur le véhicule, d'après eux.

Les policiers n'avaient jamais utilisé leur arme avant

Interrogés sur le fait qu'ils ne portaient pas de brassard "police" et sur l'absence de sommations avant les tirs, les policiers ont répondu que tout s'est passé très vite, et que les sommations ne sont pas obligatoires en cas de légitime défense.

Sortis de garde à vue, les deux policiers sont actuellement en arrêt de travail à cause de leurs blessures, indique leur avocat. Ces hommes, qui ont respectivement 11 ans d'ancienneté et quatre ans d'ancienneté dans la police, n'avaient jamais faut usage de leur arme de service auparavant.

Maître Laurent-Franck Lienard pense que l'enquête pourrait s'orienter sur la qualification de "violence volontaire avec armes par personne dépositaire de l'autorité publique". Mardi, le parquet de Bobigny a simplement indiqué que le chef de "tentative d'homicide volontaire" avait été écarté. L'information judiciaire "sera ouverte dans les prochains jours".

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