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Seine-Saint-Denis : ce que l'on sait du contrôle de police à Stains, durant lequel deux personnes ont été grièvement blessées

Dans la nuit de dimanche à lundi, à Stains, un conducteur a tenté de fuir un contrôle routier, percutant des policiers. Ceux-ci ont tiré pour tenter de stopper le véhicule, blessant le conducteur et sa passagère.

Article rédigé par franceinfo
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Des véhicules de police en Seine-Saint-Denis, le 13 novembre 2017. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Les images ont été abondamment partagées sur les réseaux sociaux. Une vidéo amateur montre deux personnes grièvement blessées par des tirs de policiers dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 août, lors d'un contrôle routier à Stains, en Seine-Saint-Denis

Le conducteur et la passagère ont été hospitalisés, mais leur pronostic vital n'était plus engagé lundi après-midi. Une enquête a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour éclaircir les circonstances dans lesquelles les agents ont fait usage de leur arme. Une autre enquête vise les occupants du véhicule pour "refus d'obtempérer" et "tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique". Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de cette affaire.

Un contrôle à la suite d'un refus d'obtempérer

Les faits se sont déroulés dans la nuit de dimanche à lundi, vers 1h30, au niveau du boulevard Maxime-Gorki à Stains. A la suite d'un refus d'obtempérer, une équipe de trois policiers de la brigade anti-criminalité de Stains a tenté de contrôler le conducteur d'un véhicule, à bord duquel se trouvait également une passagère, a appris franceinfo de source policière. 

Les images partagées sur les réseaux sociaux montrent une partie du contrôle, filmée depuis un autre véhicule. La scène n'est pas entièrement visible sur la vidéo. On y voit toutefois la voiture où se trouvent le conducteur et la passagère immobilisée près des forces de l'ordre, puis faire marche arrière. 

La porte-parole de la préfecture de police assure, dans une vidéo publiée lundi après-midi sur Twitter, qu'un policier a alors été percuté. Un deuxième policier a de son côté tenté d'immobiliser la voiture, et s'est accroché au véhicule. Le conducteur est ensuite reparti en marche avant. L'agent de police "a été entraîné sur plusieurs mètres", déclare-t-elle.

La vidéo amateur montre également l'un des agents tirer sur la voiture du côté passager. Ce dernier rejoint ensuite son collègue du côté conducteur et tous deux tirent à plusieurs reprises en direction du véhicule. Les agents ont utilisé leur arme de service, a précisé la préfecture de police. Sur les images, il semble difficile d'identifier les policiers, qui ne portent pas de brassard. La préfecture de police ne s'est pas exprimée sur ce dernier point.

Le pronostic vital des passagers n'est plus engagé

Le conducteur âgé de 37 ans et sa passagère âgée de 40 ans ont été hospitalisés. Leur pronostic vital n'était plus engagé lundi après-midi. Contrairement à une rumeur abondamment relayée sur les réseaux sociaux, cet incident n'a pas fait de mort.

Les deux policiers "également blessés" au cours de l'opération "ont été transportés à l'hôpital", précise la porte-parole de la préfecture de police. L'un est blessé à la main et au genou, l'autre à la cheville.

Deux enquêtes ouvertes, deux policiers placés en garde à vue

A la suite de ces événements, le parquet de Bobigny a ouvert deux enquêtes distinctes. L'une, confiée à l'IGPN, consiste à savoir dans quelles circonstances les agents de police ont fait usage de leur arme à feu, a précisé le parquet à l'AFP. Deux policiers ont été placés en garde à vue lundi en milieu d'après-midi pour "tentative d'homicide volontaire". Un troisième policier a également été entendu comme témoin, a ajouté cette source. 

L'autre enquête, menée par la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, vise les occupants du véhicule pour "refus d'obtempérer" et "tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique". Le conducteur et la passagère n'avaient pas encore été entendus par les enquêteurs lundi après-midi. 

"Cette vidéo d’une grande violence exige que toute la lumière soit faite sur ce drame. L’utilisation d’arme de service, par des policiers ne portant pas leurs brassards officiels n’est pas un acte anodin", a déclaré le maire PCF de Stains, Azzédine Taïbi, dans un communiqué, lundi soir. "La justice fera la lumière sur les faits, pas sur les réseaux sociaux", avait réagi, plus tôt dans la journée sur Twitter, le Syndicat indépendant des commissaires de police, qui dénonce une "vidéo parcellaire".

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