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Mort de Cédric Chouviat : "Il ne lui a été laissé aucune chance", estime l'avocat de la famille après une nouvelle expertise

Les conclusions rendues par cinq experts concluent à la responsabilité des policiers dans la mort du livreur à scooter de 42 ans, lors de son interpellation à Paris en janvier 2020.

Article rédigé par franceinfo - Margaux Stive
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les proches de Cédric Chouviat lui rendent hommage lors d'une marche blanche à Paris, le 3 janvier 2021, à l'occasion du premier anniversaire de son décès. (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

La nouvelle expertise médicale dans le dossier de la mort de Cédric Chouviat "est importante parce qu'elle confirme ce que nous pensions depuis le début avec l'autopsie"a réagi sur franceinfo lundi 24 janvier maître Arié Alimi, avocat de la famille de la victime, après la publication des résultats de cette expertise, que franceinfo a pu consulter. Ce livreur à scooter de 42 ans est mort lors de son interpellation par des policiers à Paris le 3 janvier 2020. Selon maître Alimi, "elle confirme que les clés d'étranglement et le plaquage ventral sont les causes exclusives du décès de Cédric Chouviat, ce qui veut dire que c'est bien l'action des policiers qui l'a tué. C'est particulièrement important dans le déroulement de cette instruction."

D'après les conclusions des cinq experts mandatés par le juge d'instruction, la cause du décès est une "association simultanée de plusieurs facteurs" découlant des gestes d'interpellation ayant "abouti à une privation très rapide d'oxygène au cerveau". Cette nouvelle expertise précise qu'il y a eu "un écrasement mécanique de la trachée d'avant en arrière, lorsque M. Chouviat est sur le ventre, par un avant-bras placé sous le menton".

Il y a par ailleurs, selon le rapport, "l'action de la jugulaire du casque [de Cédric Chouviat] qui, après une mise en tension par quelqu'un qui tente de pivoter la tête sur le côté en poussant sur le casque, pourrait être à l'origine des fractures" constatées dans cette zone. Les experts évoquent aussi "la réduction de la capacité fonctionnelle respiratoire de Cédric Chouviat qui se trouve couché, le ventre écrasé au niveau du dos. Ceci équivaut à un écrasement combiné du thorax et de l'abdomen provoquant la remontée des viscères abdominaux".

Des proches "terrifiés" à la lecture du rapport

Les proches "ont été terrifiés par la lecture de ce rapport même s'ils ont vu la vidéo. La lecture a été aride", a expliqué Arié Alimi. "Il ne lui a été laissé aucune chance de survivre parce que ça va très vite. Cette clé d'étranglement, ce plaquage ventral l'ont tout simplement asphyxié. Pourtant, on le voit sur les vidéos, il dit aux policiers qu'il est en train d'étouffer et, malgré cela, les gestes continuent et achèvent Cédric Chouviat", a-t-il poursuivi. Après les conclusions de cette nouvelle expertise, "on attend que l'instruction continue. La famille de Cédric a bon espoir qu'elle aboutisse devant une juridiction pénale, a précisé Arié Alilmi. La famille de Cédric Chouviat attend la vérité".

Pour maître Arié Alimi, "on peut également dire à la lecture de ce rapport que ça aurait pu arriver à n'importe quel père de famille, à n'importe qui", car "tout le monde peut courir le risque d'être confronté à l'action de ces policiers si on n'intervient pas sur les gestes qui sont autorisés dans le cadre de l'action de la police nationale ou de la gendarmerie au cours d'un simple contrôle". Il faut donc "préserver la population de ces gestes mortels".

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