Mort de Cédric Chouviat : une expertise médicale conclut une nouvelle fois à la responsabilité des policiers
Les experts, mandatés par le juge d'instruction chargé de l'enquête, attribuent sa mort aux gestes effectués lors de son interpellation, qui ont "abouti à une privation très rapide d'oxygène au cerveau".
Deux ans après la mort de Cédric Chouviat lors d'un contrôle à Paris, la responsabilité des policiers qui l'ont interpellé est pointée par une nouvelle expertise médicale de synthèse, datée du 8 janvier et que France Télévisions a pu consulter lundi 24 janvier. Les cinq experts, mandatés par le juge d'instruction en charge de l'enquête, attribuent la mort du chauffeur-livreur de 42 ans à une "association simultanée de plusieurs facteurs" découlant des gestes d'interpellation ayant "abouti à une privation très rapide d'oxygène au cerveau".
Trois des quatre policiers présents avaient été mis en examen pour "homicide involontaire" en juillet 2020, et le quatrième placé sous le statut de témoin assisté. Le 3 janvier 2020, lors d'un contrôle routier dans le 7e arrondissement de la capitale, Cédric Chouviat avait été plaqué au sol, avec son casque de moto sur la tête, et avait perdu connaissance. Hospitalisé dans un état critique, il avait été déclaré mort deux jours plus tard.
"Un écrasement mécanique de la trachée"
L'expertise de synthèse note que "la morphologie" de Cédric Chouviat, "obèse" et avec un "cou court", "a participé à la survenue de l'arrêt cardiaque". Le mouvement de "l'avant-bras passé sous le menton" du livreur a, selon eux, causé un "écrasement mécanique de la trachée" et de la "carotide", tandis qu'un policier pourrait aussi avoir tiré sur la jugulaire du casque en tentant de le maîtriser, ce qui "pourrait être à l'origine des fractures" constatées au niveau du cou. Les cinq médecins écartent en revanche l'idée que l'"état cardiovasculaire antérieur" de Cédric Chouviat ait joué un rôle dans sa mort.
La mort de Cédric Chouviat est devenue une des affaires emblématiques du débat sur les violences policières. Elle avait conduit à l'interdiction de la technique de la "clé d'étranglement", annoncée en juin 2020 par le ministre de l'Intérieur d'alors, Christophe Castaner. Son remplacement par d'autres méthodes avait été officialisé en juillet 2021. La famille de Cédric Chouviat, qui considère sa mort comme une "bavure policière", réclame une requalification des faits en "violences volontaires ayant entraîné la mort", un crime passible des assises.
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