Mort de Cédric Chouviat : l'enquête de l'IGPN remet en cause la version initiale des policiers
L'un des policiers a pratiqué un "étranglement arrière" sur le livreur estime l'IGPN, ce que n'évoquent pas les agents impliqués dans leur compte-rendu initial.
L'Inspection générale de la police nationale (IGPN), chargée de l'enquête sur la mort en janvier 2020 de Cédric Chouviat après son interpellation lors d'un contrôle routier houleux à Paris, estime que l'un des policiers a pratiqué un "étranglement arrière" sur le livreur peu avant son asphyxie, selon une synthèse que franceinfo a pu consulter mercredi 22 juillet, confirmant des informations de Mediapart et Libération de la veille.
Un policier a "au moins une fois exercé une traction sur sa gorge"
Les enquêteurs de l'IGPN estiment qu'"après que M. Chouviat l'a traité à plusieurs reprises de 'guignol' et lui ait annoncé son intention de déposer plainte contre lui", le chef d'équipe "l'avait amené au sol par le biais principalement d'un étranglement arrière, selon les sources". "Le policier s'était positionné en appui sur le quart supérieur droit de son dos et semblait lui pratiquer un étranglement arrière. Il avait au moins une fois exercé une traction sur sa gorge", précise l'IGPN. Ce policier a été mis en examen pour "homicide involontaire" comme deux autres membres de l'équipage, tandis qu'une policière a été placée sous le statut intermédiaire de témoin assistée.
Dans leur compte-rendu initial d'intervention, daté du jour des faits et signé par la policière au nom des quatre membres de l'équipage, les policiers ne faisaient pas état de cet "étranglement arrière". Le chef d'équipage, lors de son audition, a évoqué un "maintien de tête".
Le délai de réaction des policiers interroge l'IGPN
Comme le rappelle la synthèse, Cédric Chouviat a dit à sept reprises "j'étouffe", des mots que les policiers assurent ne pas avoir entendus. "A aucun moment je n’ai entendu ce qu’il dit là. Je suis choqué", indique le chef d'équipage aux enquêteurs. "Si j’avais entendu ça, on aurait tout arrêté immédiatement", se défend-il.
Le délai de réaction des policiers, alors que Cédric Chouviat est en détresse respiratoire, interroge aussi les enquêteurs. Les policiers assurent avoir agi rapidement. Or l'IGPN note "une période de flottement relativement longue" avant que les premiers soins ne soient prodigués, un massage cardiaque ayant été pratiqué au bout de trois minutes, même s'il a fallu le temps de "détacher et désencombrer le blessé".
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