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Ce que l'on sait de la mort d'un conducteur lors d'une course-poursuite avec un policier à Paris

L'homme a été tué par un gardien de la paix, dans la nuit de mardi à mercredi, à l'issue d'une course-poursuite dans la capitale.

Article rédigé par franceinfo
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Un homme a été tué par un policier, dans la nuit de mardi à mercredi 15 août, à l'issue d'une course-poursuite (photo d'illustration).  (NICOLAS MESSYASZ / SIPA)

Un automobiliste de 26 ans a été abattu par un gardien de la paix, à l'issue d'une course-poursuite dans Paris, dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 août. L'homme avait refusé de se soumettre à un contrôle de police dans le centre de la capitale. Après la mort du jeune homme, une enquête a été ouverte par le parquet de Paris et le policier a été placé en garde à vue. Franceinfo fait le point sur cette affaire.

Que s'est-il s'est passé ?

Il est environ 23 heures, dans la nuit de mardi à mercredi. Un automobiliste refuse de se soumettre à un contrôle de police, à proximité du quartier des Halles. La préfecture confirme à Libération que le contrôle a eu lieu boulevard Sébastopol. Le gardien de la paix réquisitionne alors un scooter pour suivre la voiture en fuite, indique une source judiciaire à franceinfo. Lorsque le véhicule s'arrête, rue Condorcet, dans le 9e arrondissement, le policier descend alors du scooter pour intervenir au moment où le conducteur fait marche arrière, tentant de percuter le deux-roues, selon cette source judiciaire. Le policier tire alors sur le conducteur de la voiture, en le touchant au thorax. La victime décédera de ses blessures.

Qui sont les personnes impliquées ?

La victime, un homme de 26 ans originaire de Draveil (Essonne), était déjà impliquée dans une procédure pour "conduite malgré une annulation de permis de conduire" et "refus d'obtempérer exposant autrui à un risque de mort ou d'infirmité", selon une source judiciaire interrogée par franceinfo. Selon une source proche du dossier, citée par l'Agence France Presse, l'homme conduisait sans permis de conduire. "Il devait le repasser. Quand j’ai appris pour son décès, je me suis écroulée. À cause de ce policier, j’ai perdu une partie de moi", explique l'une de ses sœurs dans 20 Minutes.

Selon Le Parisien, qui a rencontré la famille du conducteur, le père a déposé une plainte pour homicide, estimant que "dans la poursuite, le policier a mis la vie d'autres personnes en danger" et qu'il "pouvait relever la plaque d'immatriculation et venir chercher [son] fils à la maison". 

Pour nous, c'est une injustice, nous voulons savoir ce qui s'est passé.

L'une des sœurs de la victime

Le Parisien

Le gardien de la paix est quant à lui âgé de 23 ans. Il a reçu le soutien du syndicat Alliance et son responsable Ile-de-France, Loïc Lecouplier, interrogé par Le Parisien"Il a pris une initiative, celle de réquisitionner le scooter. Ces situations de tension extrême sont de plus en plus fréquentes lors des contrôles. Certaines personnes, parce qu'elles sont ivres ou n'ont plus de permis, ne s'arrêtent plus et prennent la fuite, mettant en danger la vie de nos collègues et celle des autres." 

Quelles suites pour l'enquête ? 

Le parquet de Paris a ouvert une enquête. De son côté, le gardien de la paix a été placé en garde à vue, la nuit même, avant d'être mis en examen le 16 août pour "violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné la mort, sans intention de la donner"Le policier a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer ses fonctions de gardien de la paix, a annoncé le parquet.

L'enquête a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale, la police des polices, ainsi qu'au premier district de police judiciaire. Les enquêteurs devront éclaircir les circonstances de la mort et ainsi déterminer si les sommations d'usage ont été faites au conducteur, et si la marche arrière de la voiture mettait en danger la vie d'une personne.

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