Casseurs dans les manifestations : "C'est un problème franco-français qu'on ne rencontre pas dans les autres pays européens", estime un syndicat de police
Linda Kebbab, déléguée nationale Unité SGP Police-FO, a estimé jeudi sur franceinfo jeudi 4 mai, que la présence des casseurs dans les manifestations "était un problème franco-français qu'on ne rencontre pas dans les autres pays européens", alors que le gouvernement réfléchit à une nouvelle loi anticasseurs en inscrivant notamment un délit "de construction de barricades". Lors des défilés du 1er-Mai, des blacks blocs présents dans certaines manifestations à Paris et en région ont violemment attaqué les forces de l'ordre. Un policier a été brûlé au 2e degré par un jet de cocktail Molotov.
"On ne peut plus tolérer le fait que des policiers soient littéralement agressés par des armes de guerre, des bombes agricoles artisanales, des cocktails Molotov. Donc oui, il faut légiférer", a-t-elle affirmé. Le Conseil constitutionnel avait retoqué la précédente loi anticasseurs en 2019, estimant qu’on ne pouvait pas restreindre le droit de manifester avant qu'une infraction n'ait été commise.
Suivre les exemples allemand et britannique
Elle regrette que "l'autorité judiciaire" en France soit "complètement démunie et dépassée". Linda Kebbab souhaite que la France s'inspire de ses voisins européens : "Quand on va en Allemagne ou en Grande-Bretagne, les casseurs sont très lourdement sanctionnés et sont interdits de revenir dans les manifestations, ce qui n'est pas le cas en France", souligne-t-elle.
Selon elle, en France, l'autorité judiciaire ne prononce plus de peines "parce qu'elle n'en a pas les moyens, parce que les procédures ne vont pas jusqu'au bout, parce que c'est très difficile de caractériser les infractions", explique-t-elle.
Des marqueurs indélébiles pour identifier les "casseurs"
Les autorités allemandes et britanniques utilisent notamment des marqueurs indélébiles pour identifier des casseurs dans les manifestations. "Aujourd'hui, on a des associations en France qui poussent des cris d'orfraie en disant que c'est du marquage de manifestants", regrette-t-elle. "Marquer des personnes qui lancent des bombes agricoles de manière à pouvoir les identifier et les interpeller et donc les confondre, c'est quelque chose d’attentatoire aux libertés ? Je ne pense pas", affirme-t-elle.
"Lorsqu'on veut imposer son idée politique, en l'occurrence la révolution anarchiste, par la terreur et la violence, on est un terroriste. Donc pas de problème à les marquer", assure-t-elle.
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