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Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir des "black blocs"

Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu ou d'un fait au cœur de l'actualité.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des "Black blocs" lors d'une manifestation à Paris en 2018. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Depuis plusieurs années, les "black blocs" reviennent dans l'actualité. Il a même été renommé il y a quelques jours "black bourg'" - comprenez "fils à papa" - par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a sacrifié le sens de la précision au plaisir du calembour. Car parler des "black blocs" comme individus, c'est un abus de langage. 

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Il s'agit en réalité d'un mode d'action adopté par certains manifestants : une stratégie tactique visant à se rassembler rapidement pour former un bloc compact, comme un drapeau de manifestants vêtus de noir, cagoulés pour créer l'anonymat et casqués pour se protéger des coups. Ce sont des centaines de manifestants, jeunes pour la plupart.

Et il vaut mieux être en forme pour se joindre à un "black bloc" et des manifestants clamant avec leurs banderoles leur colère noire s'attaquant aux symboles du système capitaliste tel qu'il va : vitrines de banques et de grandes enseignes... De fait, le "black bloc" est un ce groupe éphémère, volatile, de militants n'appartenant par définition à aucune structure officielle.

Explosion dans les années 1990

Pour retrouver son histoire, il faut remonter à une quarantaine d'années, avec les mouvements autonomes à la fin des années 1970 - 1980 en Italie et en Allemagne. Ce sont des activistes qui occupent alors des usines, des logements abandonnés, squats devenus centres de contre-pouvoirs. Et pour ne pas être expulsés de ces premières zones à défendre, les activistes mettent au point cette stratégie visant à manœuvrer en bloc pour se protéger mutuellement et possiblement affronter les policiers en étant habillés de noir.

Mais c'est seulement à la fin des années 1990 qu'apparaît le "black bloc" moderne aux États-Unis : d'abord en 1991 contre la première guerre du Golfe à Seattle, puis en 1999, en marge du sommet de l'Organisation mondiale du commerce. Incendies, dégradations et déjà images spectaculaires qui s'exportent partout.

Voilà comment, moi, le "black bloc" de stratégies militantes est peu à peu devenu une identité à part entière, mais aux contours flous, qui semble s'être renforcé encore en France à la faveur des dernières manifestations. 

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