Une information judiciaire ouverte après la mort de Liu Shaoyao, le ressortissant chinois abattu par un policier à Paris
Un juge d'instruction a été nommé pour enquêter sur les circonstances de la mort de ce père de famille de 56 ans, dans le 19e arrondissement de Paris, le 26 mars.
Un juge d'instruction va enquêter sur la mort de Liu Shaoyao, abattu par un policier le 26 mars à Paris. Une information judiciaire a été ouverte contre X pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, commise par personne dépositaire de l'autorité publique et avec usage d'une arme", a rapporté une source judiciaire à franceinfo mercredi 5 avril.
Ce père de famille chinois installé en France était âgé de 56 ans. Sa mort a entraîné, pendant plusieurs jours, des rassemblements. Les manifestants réclament que toute la lumière soit faite sur les circonstances du drame.
Pas d'élément nouveau
La même source précise qu'il s'agit d'un changement de cadre procédural, sans qu'il y ait, pour autant, d'élément nouveau. Les fonctionnaires ont été entendus, vendredi, dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Ils ont confirmé leurs premières déclarations, faites dès le dimanche soir.
La police assure que l'homme a été abattu parce qu'il agressait un agent avec des ciseaux, tandis que la famille conteste cette version des faits, assurant que Liu Shaoyao était en train de cuisiner quand les policiers ont fait irruption dans l'appartement. Elle dénonce une bavure.
La mobilisation ne faiblit pas
Ce dimanche, 6 000 personnes se sont rassemblées place de la République, à Paris, pour lui rendre hommage et pour demander que justice soit rendue. La durée de cette mobilisation "est inhabituelle, tout à fait inédite", a réagi lundi sur franceinfo Rui Wang, président de l'association des jeunes Chinois de France.
La forte mobilisation s'explique par le fait que les gens ont "toujours envie de comprendre, et ont un sentiment d'injustice. Quand on dit que l'enquête est en cours, sans donner plus d'informations, cela mécontente", a-t-il expliqué.
Rui Wang "ne croit pas que le policier ait tiré parce qu'il a vu un asiatique ou un Chinois. A partir de là, on ne peut pas mélanger toutes les affaires. Dans celle de Liu Shaoyao, il n'y a pas d'histoire de racisme, même si je reste persuadé qu'il y a eu un usage disproportionné de la force".
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