Mort de Zyed et Bouna : relaxe requise pour les deux policiers
Le procès, qui a lieu dix ans après le drame, doit s'achever vendredi matin avec les plaidoiries de la défense.
La relaxe a été requise, jeudi 19 mars, pour les deux policiers qui comparaissent depuis lundi à Rennes (Ille-et-Vilaine) pour non-assistance à personne en danger. Le 27 octobre 2005, deux adolescents de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) sont morts électrocutés, un drame à l'origine d'émeutes sans précédent dans les banlieues françaises.
"Il n'y a pas lieu d'entrer en voie de condamnation", a affirmé en guise de conclusion à ses réquisitions Delphine Dewailly, représentant le ministère public. "On n'apaise pas la douleur d'un drame en causant une nouvelle injustice", a-t-elle expliqué.
"On apaise pas la douleur d'un drame en créant une nouvelle injustice" #requisitoire #ZyedEtBouna
— Marie Barbier (@Mar_Barbier) 19 Mars 2015
#ZyedEtBouna "La justice ne peut pas tout. La justice n'a pas réponse à tout. " procureure 1/2
— LaurenceB (@laurencebarbry) 19 Mars 2015
#ZyedEtBouna "La vérité judiciaire ne répondra pas à la question de fond : le vivre ensemble" 2/2
— LaurenceB (@laurencebarbry) 19 Mars 2015
Depuis le début de la longue procédure judiciaire, le parquet a systématiquement réclamé la relaxe des policiers, Sébastien Gaillemin, 41 ans, et Stéphanie Klein, 38 ans.
Jusqu'à cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende
Le procès a passé l'affaire au crible, depuis l'intervention de la police sur un chantier de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) le 27 octobre 2005, à 17h21, qui a mis en fuite un groupe de jeunes. Bouna Traoré, 15 ans, Zyed Benna, 17 ans, et Muhittin Altun, 17 ans, prennent la fuite avec deux autres jeunes jusqu'à un cimetière de Clichy-sous-Bois. Derrière eux, les policiers ont cessé la poursuite.
Mais à l'entrée du cimetière, les jeunes voient un autre véhicule de police arriver. Celui du gardien de la paix Sébastien Gaillemin et de deux collègues. Trois des cinq garçons escaladent alors un grillage qui interdit l'accès à un petit bois bordé lui-même cinq mètres plus loin par le mur d'un site EDF. Affectée à la radio de la police, l'autre prévenue, Stéphanie Klein, qui ne connaît pas les lieux, explique penser qu'il s'agit d'un site administratif d'EDF, pas d'une centrale électrique. Aucun des deux ne tente d'avertir les jeunes, ni EDF.
Le procès doit s'achever vendredi matin avec les plaidoiries de la défense. Les deux policiers encourent au maximum cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende s'ils sont reconnus coupables de ne pas avoir porté secours aux adolescents, partis se cacher dans une installation électrique.
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