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Mort d'une manifestante "gilets jaunes" en Savoie en 2018 : la conductrice condamnée à quatre ans de prison avec sursis

En 2018, une maman a foncé avec sa voiture sur le groupe de "gilets jaunes" qui l'empêchait de passer, tuant une sexagénaire. Elle a été reconnue coupable d’homicide involontaire et condamnée à quatre ans de prison avec sursis aux assises de Chambéry.
Article rédigé par franceinfo - France Bleu Pays de Savoie
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Manifestation des "gilets jaunes", le 17 novembre 2018 à Pont-de-Beauvoisin (Savoie) où Chantal Mazet a trouvé la mort, écrasée par une automobiliste bloquée. (THIERRY GUILLOT / MAXPPP)

La conductrice accusée d'avoir écrasé une manifestante "gilet jaune" lors du premier samedi de mobilisation, le 17 novembre 2018, a été reconnue coupable d’homicide involontaire et condamnée à quatre ans de prison avec sursis aux assises de Chambéry (Savoie) vendredi 4 février, indique France Bleu Pays de Savoie. Son permis de conduire a également été annulé et son véhicule a été confisqué.

La conductrice qui a écrasé Chantal Mazet, une "gilet jaune" de 63 ans, en novembre 2018 à Pont-de-Beauvoisin (Savoie) comparaissait depuis jeudi devant la cour d'assises de la Savoie. Cette mère de 47 ans était jugée pour "violence avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner."

L'accusée a défendu qu'"oppressée, elle a eu très peur"

Chantal Mazet avait formé un barrage filtrant avec une dizaine de "gilets jaunes" sur un rond-point. La conductrice, au volant de son 4x4, s'est retrouvée bloquée, alors qu'elle voulait emmener son fils de quatre ans chez le médecin. Cette mère de quatre enfants a redémarré et foncé sur le groupe massé devant le véhicule. Déséquilibrée, la sexagénaire s'est retrouvée sous la voiture.

Tout au long des débats, l'accusée en larmes, a maintenu qu'elle s'était "sentie oppressée" et qu'elle n'avait pas vu l'accident ni entendu les cris des manifestants : "J'ai eu très peur, a-t-elle expliqué à la barre.

"Je n'ai pas entendu les cris, j'ai avancé et je ne me suis pas rendue compte que je roulais sur quelqu'un."

La conductrice condamnée pour homicide involontaire

à la cour d'assises de Chambéry

Mais les images de la vidéosurveillance projetée à l'audience sont sans équivoque. Selon France Bleu Pays de Savoie, on y voit le 4x4 de l'accusée entrer directement au contact des manifestants. Devant, on voit clairement Chantal Mazet tenter de freiner l'Audi Q7, une main sur le capot. 

L'accusée a prononcé peu de mots pour la famille, excepté à la fin du procès : "Je suis allée voir la fille de Chantal Mazet tout à l'heure et je lui ai dit que j'étais responsable de tout ce qui s'est passé. Cette situation dramatique, je la porte tous les jours. C'est la même maman que je suis, ils ont perdu un être tellement important".

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