L'ancien socialiste Gérard Filoche relaxé après son tweet accusé de relents antisémites
Il était poursuivi pour "provocation publique à la haine ou à la violence" pour avoir tweeté, le 17 novembre 2017, un photomontage initialement diffusé sur le site de l'essayiste d'extrême droite Alain Soral, "Égalité et réconciliation".
Gérard Filoche été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris, mercredi 12 décembre. L'ancien socialiste était jugé pour avoir relayé un tweet représentant notamment Emmanuel Macron et un drapeau israélien. La publication lui avait valu d'être mis au ban du Parti socialiste en novembre 2017.
L'ex-membre du bureau national du PS était poursuivi pour provocation publique à la haine ou à la violence pour avoir partagé sur Twitter un photomontage publié initialement sur le site de l'essayiste d'extrême droite Alain Soral, Égalité et réconciliation. On y voyait Emmanuel Macron, bras levés devant un globe terrestre, un bras ceint d'un brassard d'allure nazie orné d'un dollar à la place d'une croix gammée. Le tout sur fond de drapeaux américain et israélien et de photos de l'homme d'affaires Patrick Drahi, du banquier Jacob Rothschild et de l'économiste Jacques Attali, et barré du slogan "En marche vers le chaos mondial".
Un message supprimé après 40 minutes
Lors de l'audience le 10 octobre, Gérard Filoche avait plaidé la négligence, le manque de "vigilance", assurant avoir tweeté en ne voyant qu'Emmanuel Macron et pas l'arrière-plan de l'image. Auprès de franceinfo, juste après les faits, il avait plaidé "la connerie". "J’ai été inattentif (...) Je corrigeais les épreuves d’un livre sur la politique de Macron. C’est un gars qui nous insulte tous les jours, il me met un peu colère. J’ai fait ce tweet avant de me coucher. J’ai cherché une image pour Macron, je ne l'ai pas vraiment regardée", avait abondé l'ancien représentant de l'aile gauche du PS.
Devant le tribunal, l'ex-trotskiste, qui fut l'un des militants fondateurs de SOS Racisme, avait également mis en avant une "vie entière" tournée vers l'antiracisme. Alerté par son fils, il avait retiré son tweet quarante minutes plus tard.
Le parquet, à l'origine des poursuites, avait requis sa relaxe. Il estimait que Gérard Filoche avait commis une "inconséquence grave" en tweetant ce montage incontestablement antisémite, mais qu'un "doute" subsistait à l'issue des débats quant à son "intention" de commettre ce délit.
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