Cet article date de plus de cinq ans.

Jean-Claude Romand bientôt libéré : l'incompréhension de ses anciens voisins de Prévessin-Moëns

26 ans après avoir tué son épouse, ses deux enfants et ses parents, le faux médecin de l'OMS condamné à la prison à perpétuité a obtenu une libération conditionnelle. Une décision difficile à accepter pour les habitants du village où vivait la famille.

Article rédigé par franceinfo, Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
La maison de la famille Romand à Prévessin-Moëns. (FRÉDÉRIC DUGIT / MAXPPP)

Jean-Claude Romand devrait sortir de prison avant l'été. Condamné à perpétuité pour le meurtre de son épouse, ses deux enfants et ses parents en janvier 1993, le faux médecin de l'OMS a obtenu jeudi 25 avril une libération conditionnelle.

Une nouvelle difficile à accepter pour les proches des victimes, notamment dans la commune de Prévessin-Moëns dans l’Ain, où Jean-Claude Romand et sa famille vivaient au moment des faits.

"Qu'on lui dise aujourd'hui qu'il est libre, c'est trop" raconte une habitante qui souhaite rester anonyme. Pendant 26 ans, elle a refusé de parler, mais aujourd’hui, elle veut briser le silence. "Je n'ai pas osé appeler madame Crolet, la maman de Florence [l'épouse de Jean-Claude Romand], je n'ose pas imaginer dans quel état elle doit être. Déjà que nous, les amis, nous ne pouvons pas accepter, alors je pense à la famille!"

Quelqu'un qui tue cinq personnes dont deux enfants de cinq et sept ans n'a pas le droit d'être dehors. La justice se fait berner, comme nous nous sommes faits berner.

Une habitante de Prévessin-Moëns

à franceinfo

Emmanuel Crolet, l’un des deux frères de Florence, renchérit : "J'ai entendu son avocat dire que Jean-Claude Romand est bouleversé. Si lui est bouleversé, je ne sais pas quel qualificatif il faut utiliser pour ma mère vu son état actuel."

Emmanuel Crolet, le frère de Florence Crolet, assassinée par Jean-Claure Romand en 1993. (MATTHIEU MONDOLONI / FRANCEINFO)

S'il avait un message à lui adresser, ce serait "Est-ce que vous vous rendez compte de l'indécence dont vous avez fait preuve ? Je lui demanderais aussi 'pourquoi tant de haine ?' Combien de fois encore va-t-il nous embêter ?"

À Prévessin, on préfère tourner la page, dit la maire de la commune. Seule une vieille bâtisse aux murs gris et aux volets bruns rappelle le drame qui s’est déroulé ici il y a 26 ans : l'ancienne maison de la famille Romand.

Le reportage de Mathieu Mondoloni

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.