Esclaves yézidies : le premier procès d'un jihadiste français pour crimes contre l'humanité a été ordonné

Cette décision va permettre de mettre en lumière les crimes commis par l'organisation État islamique contre la population yézidie en Irak et en Syrie, selon les défenseurs des droits de l'homme.
Article rédigé par Gaële Joly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le djihadiste français Sabri Essid, dans une vidéo diffusée en mars 2015 par l'État islamique. (AL-FURQAN MEDIA / AFP )

C'est la première fois qu'un terroriste, Sabri Essid, sera jugé en France pour génocide et crime contre l'humanité contre la minorité yézidie. Le parquet national antiterroriste (Pnat) l'a requis mardi 8 octobre, mais la date de l'audience sera connue d'ici à la fin de l'année. Entre 2014 et 2016, Sabri Essid est accusé d'avoir acheté en Syrie quatre femmes yézidies et leurs sept enfants de les avoir réduites en esclavage, violées et torturées.

Pour Clémence Bectarte l'avocate de ces femmes, qui ont porté plainte, ce procès est une avancée majeure, même si l'accusé ne sera pas présent. "Ce sera sans doute en effet le premier procès à l'encontre d'un djihadiste français, dit-elle. Sabri Essid sera jugé par défaut, mais l'instruction qui s'est déroulée a permis de recueillir un nombre important de témoignages de femme".

"Elles ont très courageusement accepté de témoigner devant la justice française. Elles ont raconté l'horreur en victimes de graves crimes sexuels, comme l'ensemble des femmes et des jeunes filles de la communauté yézidie capturées par Daesh et ensuite soumises à ces faits d'esclavage sexuel", répond Clémence Bectarte, également représentante de la fédération internationale des droits de l'Homme.

L'Allemagne a déjà mis en examen des djihadistes

La Cour pénale internationale (CPI) n'a pas encore lancé d'enquête car la Syrie et l'Irak n'ont pas ratifié le statut de Rome, qui définit les crimes internationaux et statue sur le fonctionnement de la CPI. Ainsi, la France comme la Suède ou le Canada ont pris le relais pour identifier d'autres crimes commis. L'Allemagne, elle, a commencé à juger des ressortissants mis en examen pour leur participation au génocide Yézidi.

Le jihadiste français, Sabri Essid, est présumé mort depuis 2018. Aucune preuve officielle de son décès n'ayant été apportée, la justice française reste compétente pour le juger par défaut.

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