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"Julien, c'était mon pote" : après l'attaque mortelle au couteau à Romans-sur-Isère, les hommages aux victimes se multiplient

Les habitants ont bien du mal à gérer le choc de l'attaque qui a fait deux morts samedi, d'autant plus qu'ils ne peuvent se rassembler en raison du confinememnt. 

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Drôme Ardèche
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le centre ville de Romans-sur-Isère fermé pour investigation après l'attaque qui a fait deux morts et cinq blessés samedi4 avril. (JEFF PACHOUD / AFP)

Après l'attaque qui a fait deux morts et cinq blessés à Romans-sur-Isère samedi, les habitants se réveillent, sonnés. Certains amis de victimes témoignent sur France Bleu Drôme Ardèche.


Deux Drômois ont été tués. Thierry Nivon, 55 ans et qui habitait Châtillon-Saint-Jean. Et Julien Vinson, le fils du patron de La Charrette, le café-théâtre de Romans-sur-Isère, véritable institution dans la commune. De nombreux habitants connaissaient Julien Vinson, père de famille tué devant sa femme et son fils de 13 ans. "Quand j'avais 8 ans, mon père avait un magasin de meubles à côté de la Charette, à Romans, raconte le magicien drômois Dani Lary. Quand je passais devant le café-théâtre, je me disais qu'un jour moi aussi je me produirais à la Charette". Et c'est bien ce qui s'est produit plus tard, quand Christian, le patron (et père de Julien) l'a engagé.

Les Vinson, c'était ma famille. J'ai connu Julien et son frère Clément, tout petits. Je n'imagine même pas dans quel état est leur papa aujourd'hui !

Dani Lary, un magicien drômois, ami d'une victime

à France Bleu Drôme Ardèche

"Julien, c'était mon pote", raconte Thibaud à France Bleu Drôme Ardèche, très ému. "Quand j'ai vu qu'il y avait eu un mort dans sa rue, j'ai tout de suite su. Je n'arrêtais pas de lui envoyer des sms... mais au fond de moi je savais". "Il a toujours été là pour moi, pour ma femme, quand elle a eu de gros problèmes de santé. J'étais là pour lui. On était amis". La situation est d'autant plus compliquée pour Thibaud, qu'il ne peut pas sortir. "Avec le confinement, on ne peut pas aller voir nos proches. C'est vraiment compliqué".


Thierry Nivon, l'autre victime décédée dans l'attaque, a été mortellement poignardé alors qu’il se trouvait dans une boucherie pour faire ses courses. Dans la commune de Châtillon-Saint-Jean, où cet informaticien habitait, le choc est aussi rude pour les habitants. Le maire Gérard Fuhrer a rendu visite à l'épouse du défunt. Il aurait aimé pouvoir organiser un hommage pour son administré, mais le confinement empêche tout rassemblement.

Habituellement lorsqu'il y a un décès dans la commune, nous nous réunissions. C'est important de se soutenir, de se voir. Avec le coronavirus et le confinement, les malheurs s'ajoutent les uns aux autres et ce deuil est d'autant plus difficile à supporter. 

Gérard Fuhrer, le maire de Châtillon-Saint-Jean

à France Bleu Drôme Ardèche


Pour témoigner de leur soutien, certains habitants ont allumé une bougie sur le rebord de leur fenêtre, d'autres ont publié des messages sur les réseaux sociaux. "Il n'y a pas que la présence physique qui compte, assure Gérard Fuhrer, on peut aussi être présent par la pensée".

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