"Quand on voit des choses comme ça, on ne veut pas y croire" : difficile retour en classe après la tentative d'immolation dans un lycée de Seine-Saint-Denis
Un moment d'écoute a été organisé au lycée au lendemain de cette scène très choquante pour les élèves comme pour le personnel de l'établissement.
"J'étais en cours de gym et j'ai vu une boule de feu tomber. On a ouvert la porte, on a vu cette fille qui brûlait", raconte Alexander, mardi 26 novembre, au lendemain de la tentative de suicide par le feu de l'une de ses camarades, au lycée Georges Clémenceau de Villemomble (Seine-Saint-Denis). Il n'y a pas eu de cours, mardi, une cellule psychologique a été mise en place au lycée. Ce n'est qu'à partir de 10 heures que les élèves ont été accueillis, pour un temps d'écoute et d'échanges.
Alexander tenait à être là, ce jeune a tout vu : "Elle est tombée dans l'atrium. On croyait que c'était un objet qui brûlait. Au bout d'un moment, quelqu'un a crié 'c'est quelqu'un, c'est quelqu'un !' et c'est vraiment là qu'on a compris que c'était une personne. Quand on voit des choses comme ça, on ne veut pas croire à ce qui se passe."
Au début, on ne comprenait pas ce qui se passait. On était un peu tous pétrifiés.
Alexander, élèveà franceinfo
Alexandre l'admet, "on n'est vraiment pas bien ce matin". Ce que confirme Claire, mère de famille, élue FCPE, dont la fille est en terminale : "Ma fille a été très choquée. Elle a beaucoup pleuré. Elle est rentrée à la maison en larmes." Pour Claire, difficile de réaliser ce qu'il s'est passé. "On sait que ça arrive, on entend, on regarde les infos, mais quand ça arrive chez nous, c'est compliqué. C'est un lycée qui ne pose pas de problèmes en général, donc c'est extrêmement perturbant."
Cette mère de famille a laissé sa fille libre de revenir au lycée quand elle le souhaitait : "Comme on savait qu'il n'y avait pas cours, j'ai dit à ma fille qu'elle fasse comme elle le sent. Si elle avait envie d'être avec ses amis, les élèves de sa classe, avec des enseignants avec qui elle s'entend bien, pour évacuer tout ça."
Rumeurs sur la victime
Une partie des élèves n'a pas voulu rentrer tout de suite dans l'établissement ce matin, certains accusent le lycée de ne pas avoir su gérer la souffrance de cette jeune fille. De nombreuses rumeurs circulent sur les raisons du passage à l'acte.
Des rumeurs que déplore le recteur Daniel Auverlot, qui était sur place : "Le lycée a accompagné cette jeune fille. Elle était suivie médicalement et il y a eu une grande bienveillance envers elle depuis son arrivée dans l'établissement. Donc, nous cherchons à faire aussi de ce moment un moment d'éducation pour rappeler aux élèves que l'on ne peut pas véhiculer des rumeurs des plus inexactes, ce qui pourrait faire très mal à la famille et à la jeune fille." Un professeur est d'ailleurs venu devant le lycée pour demander expressément aux élèves de ne pas véhiculer les rumeurs et les fausses nouvelles.
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