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"Intrusion" à la Pitié-Salpêtrière : l'opposition de gauche demande l'audition de Castaner devant le Parlement

Dès la révélation des premières vidéos des faits, plusieurs élus ont dénoncé le "mensonge" du ministre de l'Intérieur, qui a parlé "d'attaque" de l'hôpital, et ont demandé l'ouverture d'une enquête parlementaire.

Article rédigé par franceinfo
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Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur, prend la parole dans les locaux de police, à Toulon (Var), le 3 mai 2019.  (GERARD JULIEN / AFP)

L'enquête ouverte par le parquet de Paris sur "l'intrusion" de manifestants, mercredi 1er mai, dans l'enceinte de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, n'est pas suffisante pour plusieurs présidents de groupes parlementaires. Députés et sénateurs socialistes et communistes ont réclamé, vendredi 3 mai, l'audition devant le Parlement de Christophe Castaner, ainsi que la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les événements du 1er-Mai.

Le ministre de l'Intérieur a suscité une vive polémique après avoir évoqué une "attaque" de l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. Une version remise en cause par de nombreux témoignages et des vidéos relayées ensuite. Jeudi soir, les 32 personnes placées en garde à vue à la suite de cet événement ont toutes été relâchées. De son côté, Christophe Castaner est revenu sur ses propos, concédant qu'il aurait plutôt dû employer les termes "d'intrusion forcée".

La France insoumise pointe "un mensonge d'Etat"

Contacté par franceinfo, La France insoumise a pris la décision de demander "l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire", sur proposition du député Eric Coquerel, dès jeudi soir. Cette procédure doit se concentrer "sur la gestion du maintien de l'ordre lors de la manifestation parisienne du 1er mai" tout en "incluant la communication du gouvernement", a ajouté le député de Seine-Saint-Denis sur son compte Twitter.

"Tout le maintien de l'ordre, lors de la manifestation du 1er mai à Paris, a été fait de manière anormale et qui s'ajoute à ce que je considère comme être un mensonge d'Etat, de la part de [Christophe] Castaner et d'une volonté de manipuler l'opinion", soutient l'élu auprès de franceinfo. "C'est bien une succession d'événements qui fait qu'ils en sont arrivés là : si des manifestants sont obligés de se réfugier dans un hôpital, c'est parce qu'ils sont nassés et asphyxiés, que ça n'a pas été bien géré", poursuit Eric Coquerel. 

Réflexion chez les Républicains

De leur côté, Eliane Assassi, présidente du groupe Communiste, Républicain, Citoyen et Ecologiste du Sénat (CRCE) au Sénat, et André Chassaigne, président du groupe GDR à l'Assemblée, ont demandé, dans un communiqué commun, à la fois "la convocation dans l'urgence du ministre de l'Intérieur par les commissions des lois du Parlement et la création d'une commission d'enquête parlementaire pour que toute la lumière soit faite sur les événements du 1er mai""Ce n'est pas la première fois qu'il crée, depuis le début du mouvement, un climat de peur, qu'il se précipite sur des faits non établis. Il faut que la vérité soit faite", déclare, à franceinfo, la sénatrice communiste de Seine-Saint-Denis. 

Les socialistes ont fait de même : ils ont adressé, par leur présidente de groupe, Valérie Rabault, un courrier à la présidente de la Commission des lois de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Cette lettre demande l'audition de Christophe Castaner "dans les plus brefs délais" par la seule commission. "S'il s'avérait que le ministre de l'Intérieur a relayé, sciemment ou pas, de fausses informations ou des informations non vérifiées" se trouverait "posée la question du maintien de la confiance" accordée à Christophe Castaner, estime Valérie Rabault. 

Du côté des Républicains, le président du groupe parlementaire au Sénat, Bruno Retailleau, s'est fendu dès jeudi soir, d'un tweet sommant le ministre de l'Intérieur de "[s'expliquer] sur ses déclarations démenties par les faits". Le lendemain, François-Xavier Bellamy a émis le souhait qu'une "véritable enquête" soit ouverte "pour faire toute la lumière" sur cet incident et "retrouver confiance dans la parole de ceux qui nous gouvernent". Invité de France Bleu Azur, la tête de liste pour les élections européennes de mai a ajouté qu'il "serait grave que Christophe Castaner ait parlé trop vite ou ait utilisé cet épisode d'une manière politicienne". Contactés, les parlementaires Républicains ont indiqué attendre la réunion de leur groupe, prévue mardi 7 mai, avant de se prononcer. 

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