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"Je préférerais rentrer et à la rigueur revenir au printemps ou à l’automne" : les vacanciers traumatisés par les incendies dans les Bouches-du-Rhône

À Martigues, près de Marseille, les pompiers luttent toujours contre les flammes qui ravagent les alentours depuis la nuit. L’incendie était en voie d’être maîtrisé mercredi mais plusieurs reprises de feu ont été signalées dans l’après-midi. Et les vacanciers sont toujours évacués. Reportage dans un gymnase qui en a recueilli plusieurs centaines. 

Article rédigé par franceinfo, Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des vacanciers de Martigues (Bouches-d-Rhône) chassés par les flammes et réfugiés dans un gymnase, le 5 août 2020. (NOEMIE BONNIN / RADIO FRANCE)

Ce sont 350 vacanciers chassés des campings alentours par le feu qui étaient toujours réfugiés mercredi 5 août dans un gymnase de Martigues, près de Marseille dans les Bouches-du-Rhône. L’organisation des secours sur place est plutôt bien rodée : des lits de camps, des duvets, des draps ont été apportés. On voit aussi des restes de pizza, du pain, des biscuits, des grands thermos de café. Et des agents de la mairie, présents sur place, organisent des jeux pour occuper les enfants.

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Toutefois le temps commence à sembler long aux sinistrés. "Je suis soulagée parce que le camping où je suis n’a pas brûlé, témoigne une maman venue de Haute-Savoie avec son petit garçon. Par contre, on aimerait bien sortir parce qu’il fait très chaud, puis récupérer nos affaires.

On entend encore les Canadair, on sait qu’il y a des reprises de feu.

Une Savoyarde en vacances dans la région

à franceinfo

"Je ne suis pas très rassurée, poursuit-elle. Je préférerais rentrer et puis à la rigueur revenir dans la région mais peut-être plus au printemps ou à l’automne mais pas au mois d’août parce qu’on a vraiment eu peur". De sa petite voix, son fils décrit un "paysage tout cramé, tout brûlé". Il garde cependant le sourire. Il s’est même fait des copains, de quoi oublier la peur et le stress quand ils ont traversé en bus des zones très proches des flammes. Mais son doudou, oublié dans la précipitation, lui manque.

Les réfugiés ne tarissent pas d’éloges sur la gentillesse dont font preuve les habitants et les bénévoles qui essaient tant bien que mal de réconforter tout le monde. Une dame est notamment venue de Vitrolles, la voiture remplie de linge, de couches pour bébés et de nourriture.

L'aide aux sinistrés s'est vite organisée à Martigues, le 5 août 2020. (NOEMIE BONNIN / RADIO FRANCE)

Les jeunes du quartier ont également été applaudis. Ils n’ont pas arrêté depuis mardi soir, mobilisés pour participer aux distributions et au transport de matériel. "En fait on était dans nos quartiers, raconte Gilan, 16 ans. On était assis entre potes et on a appris qu’il y avait des gens qui sont venus des campings qui ont brûlé.

On s’est dit pourquoi ne pas aider ces gens qui sont dans le besoin, surtout à des moments comme ça. Du coup, on est venus donner un coup de main.

Gilan, un bénévole de 16 ans

à franceinfo

"On a donné à manger, on a monté des lits, des matelas. Aux personnes âgées, on a donné des médicaments, à boire, explique Gilan. Ils nous ont fait une cagnotte. C’est très très gentil. On était émus".

Les pompiers assurent qu’il ne faut pas s’inquiéter des reprises de feu. "C’est normal dans une situation comme celle-ci", disent les secours qui jugent probables d’autres reprises de feu dans les prochains jours.

Les sapurs-pompiers des Bouches-du-Rhône restent mobilisés le 5 août pour surveiller l'incendie qui a ravagé les alentours de Martigues dans la nuit de mardi à mercredi. (NOEMIE BONNIN / RADIO FRANCE)

L’autoroute A55 a été de nouveau coupée mais c’est surtout pour éviter les accidents car les automobilistes ralentissent quand ils voient des fumées et regardent autre chose que la route. Ces nouvelles ne sont toutefois pas de nature à rassurer les vacanciers qui aimeraient pouvoir regagner tentes, camping-cars et piscine.

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