Disparition du petit Emile : ce que l'on sait de l'enquête après la découverte des ossements du garçonnet

Des restes portant l'ADN de l'enfant, qui avait disparu en juillet, ont été trouvés par une randonneuse qui se promenait près du Haut-Vernet, samedi.
Article rédigé par franceinfo
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Des gendarmes inspectent une voiture sur la route du hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), après la découverte d'ossements du petit Emile, le 31 mars 2024. (NICOLAS TUCAT / AFP)

Un tournant dans l'enquête sur le petit Emile. Neuf mois après sa disparition au Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), des ossements de l'enfant de deux ans et demi ont été retrouvés à proximité du hameau, a annoncé dimanche 31 mars le parquet d'Aix-en-Provence. Emile s'était volatilisé le 8 juillet alors que sa famille était rassemblée dans ce hameau de 25 habitants.

Le parquet a précisé aux équipes de France Télévisions sur place qu'aucune conférence de presse du procureur n'est prévue "pour l'instant". Voici ce que l'on sait de cette découverte et des éléments qui restent à éclaircir.

Les ossements ont été retrouvés par une randonneuse

Une femme qui se promenait près du hameau du Haut-Vernet, situé à 1 200 mètres d'altitude, a découvert des ossements samedi, a appris franceinfo auprès de la gendarmerie. Ces os ont été "immédiatement transportés à l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) afin de procéder à des analyses d'identification génétiques", relate le parquet. Elles ont permis de conclure, dimanche, "qu'il s'agissait des ossements de l'enfant". Ceux-ci continuent cependant d'être étudiés ; on ignore pour l'heure les causes de la mort du petit garçon.

Le corps du petit garçon "n'est pas complet" et seuls des "ossements" ont pour l'instant été retrouvés, a précisé le procureur de la République aux équipes de France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur sur place.

Le secteur avait été fouillé à de multiples reprises 

La zone dans laquelle ont été retrouvés les ossements d'Emile avait "été archifouillée par les gendarmes", a déclaré le maire de la commune du Vernet au Figaro. "C'est un endroit où passent les chasseurs et leurs chiens, les habitants quotidiennement, et où des travaux forestiers ont été réalisés à l'automne", a-t-il précisé. 

Pour Jacques-Charles Fombonne, ancien commandant du Centre national de formation à la police judiciaire, interrogé par franceinfo, "on peut difficilement imaginer, même si le corps a été enterré assez profondément, que [les personnes qui ont participé aux multiples battues] soient passées à côté. D'autant plus qu'ils sont passés à plusieurs reprises, plusieurs jours après la disparition du corps."

"Si on n'a que le crâne, ou que des tout petits éléments, on peut imaginer que [ces os ont] été déplacés par un assassin, par les intempéries ou par des animaux", ajoute le spécialiste. Il rappelle que "seul l'examen du corps par la police scientifique peut infirmer ou confirmer une hypothèse". Ainsi, la "position des ossements les uns par rapport aux autres" sera déterminante, selon lui.

Les gendarmes mènent des "recherches complémentaires"

Dans son communiqué, dimanche, le procureur évoque "des recherches complémentaires" menées par la gendarmerie nationale "sur la zone géographique où [les ossements] ont été retrouvés." Des chiens et des drones sont notamment mobilisés, a précisé la gendarmerie auprès de franceinfo. Dimanche après-midi, l'accès au hameau du Haut-Vernet était bloqué, rapporte France 3.

Toutes les pistes restent étudiées

"Pour l'instant, toutes les pistes sont étudiées et aucune hypothèse ne se dégage", insiste une source proche de l'enquête auprès de France Télévisions.

Une mise en situation, sorte de reconstitution des faits, avait eu lieu jeudi au Haut-Vernet, rassemblant toutes les personnes présentes le jour de la disparition du petit garçon, dont 17 membres de sa famille. Cependant, la découverte des ossements n'a pas de lien avec cet acte d'enquête, a appris franceinfo de source proche du dossier.

Au fil des mois, aucune piste n'a été mise de côté, même si la thèse de la chute mortelle s'est étiolée à la suite des multiples battues organisées dans les environs du hameau. D'abord ouverte pour disparition inquiétante, à Digne-les-Bains, l'enquête avait rapidement été confiée à deux juges d'instruction d'Aix-en-Provence, puis requalifiée en motifs criminels pour "enlèvement" et "séquestration", mi-août.

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