Disparition du petit Émile : la découverte des ossements "appuie plutôt l'hypothèse d'un corps déplacé", selon un spécialiste

Les ossements du corps du petit Emile, disparu en juillet 2023 dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), ont été découverts non loin du hameau dimanche 31 mars.
Article rédigé par franceinfo
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L'une des voies d'accès au hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) le 27 mars 2024. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

Après l'annonce dimanche 31 mars de la découverte des ossements du corps du petit Émile, cet enfant de deux ans disparu en juillet 2023 dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), l'hypothèse privilégiée par Jacques-Charles Fombonne, ancien commandant du centre national de formation à la police judiciaire de la gendarmerie, est celle d'un "déplacement du corps". "Cela appuie plutôt l'hypothèse d'un corps qui aurait été déplacé et qui aurait été mis justement à cet endroit, sachant qu'on dit qu'on n'y reviendrait pas", poursuit-il.

"Compte tenu des moyens qui ont été mis, on a vraiment fouillé, ça veut dire que le corps a bougé", assure l'ancien général de gendarmerie. De multiples battues avait en effet été organisées dans les environs du hameau dans les jours qui ont suivi la disparition du petit Émile. "On peut difficilement imaginer, même si le corps a été enterré assez profondément, qu'ils soient passé à côté. D'autant plus qu'ils sont passés à plusieurs reprises, plusieurs jours après la disparition du corps", explique le spécialiste. Une mise en situation avait également eu lieu pour la première fois jeudi au Haut-Vernet, avec 17 personnes sur les 25 que compte le hameau. Selon Jacques-Charles Fombonne, quelqu'un a pu prendre "peur à l'issue de la reconstitution et est venu se débarrasser du corps"

L'importance de la position des ossements

Autre hypothèse soulevée par l'ancien commandant de la section de recherche du centre d’Orléans, celle d'un déplacement du corps par des "animaux". "Mais on peut se poser la question de savoir pourquoi les chiens, qui sont passés avant ne l'ont pas fait ?, s'interroge l'ancien gendarme. "Si on n'a que le crâne ou que de tout petits éléments, on peut imaginer que ça a été déplacé par un assassin ou par les intempéries ou par des animaux", ajoute-t-il.

"Cela ne ferme aucune hypothèse", assure Jacques-Charles Fombonne. L'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) de Pontoise, en banlieue parisienne "poursuit les analyses criminalistiques sur les ossements et la gendarmerie nationale se consacre à déployer des moyens pour entreprendre des recherches complémentaires sur la zone géographique où ils ont été retrouvés", a indiqué dimanche le procureur d'Aix-en-Provence. "Seul l'examen du corps par la police scientifique peut infirmer ou confirmer une hypothèse", fait valoir le spécialiste, pour qui la "position des ossements les uns par rapport aux autres" sera déterminante. Quant à savoir s'il s'agit d'un accident ou crime, "si vous avez l'ensemble du corps avec des ossements qui sont dans une position absolument non-naturelle, cela écarte l'accident." En revanche, "si le corps est complet et que les os sont dans une position naturelle, ça veut dire que l'enfant est tombé et, de façon extraordinaire, on ne l'a pas trouvé. Cela peut aussi vouloir dire que le corps a été posé là délicatement sans bouleverser l'ordonnancement des os", confie Jacques-Charles Fombonne. 

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