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Affaire Maëlys : trois questions sur l'enquête ouverte pour violation du secret de l'instruction

Le procureur de la République estime que la gendarmerie est responsable des fuites dans la presse. Le patron de la gendarmerie juge pour sa part "scandaleuses" ces accusations.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des gendarmes effectuent des recherches pour retrouver Maëlys, le 6 septembre 2017, à Saint-Béron (Isère). (JEFF PACHOUD / AFP)

Deux mois après la disparition de la petite Maëlys en Isère, la région a été passée au peigne fin. En vain. Aucune trace de la fillette de 9 ans disparue lors d'un mariage le 27 août à Pont-de-Beauvoisin (Isère), mais l'enquête se poursuit, avec régulièrement de nouveaux éléments dévoilés dans la presse. Des fuites, dont le procureur de la République de Grenoble se plaint. Jean-Yves Coquillat a ouvert une enquête pour violation du secret de l'instruction, vendredi 20 octobre. Franceinfo fait le point sur les raisons de l'ouverture de cette enquête.

Pourquoi le procureur a-t-il ouvert une enquête ?

L'enquête, confiée à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et à la Direction interrégionale de police judiciaire de Lyon (DIPJ), intervient après la  plainte pour violation de l'instruction d'Alain Jakubowicz, le nouvel avocat de Nordahl L., suspecté d'avoir enlevé la fillette. Cet ancien militaire de 34 ans, qui nie toute implication en dépit d'éléments troublants, a été mis en examen et écroué, le 3 septembre, pour enlèvement et séquestration.

Qui vise-t-il ?

Jean-Yves Coquillat s'est dit excédé de "voir tous les jours dans la presse tous les détails de l'enquête, y compris ceux que le parquet ne connaît pas, des choses qui n'ont pas à être connues" et nuisent à son bon déroulement. Le 19 octobre, France Bleu Isère confirmait une information de M6, selon laquelle les enquêteurs étaient en possession d'une photographie qui pourrait montrer la petite fille à l'heure de sa disparition.

Affaire Maëlys : "J'ai l'impression que l'affaire Grégory n'a servi de leçon à personne", dit le procureur de Grenoble

Le magistrat soupçonne la gendarmerie d'être derrière ces fuites. Elles "sont au niveau local et parisien, au niveau de la direction de la gendarmerie, de la Section de recherches et de l'IRCGN [Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale]", a-t-il détaillé. Jean-Yves Coquillat assure au micro de franceinfo qu'il "ne met pas en cause l'enquête des gendarmes", mais il considère, simplement qu'"il ne doit pas y avoir de fuite dans une enquête comme celle-ci, sinon, on assiste à n'importe quoi".  "Si les auteurs sont identifiés, il y aura des sanctions", a-t-il averti. 

J'ai l'impression que l'affaire Grégory n'a servi de leçon à personne.

Jean-Yves Coquillat, procureur de la République de Grenoble

à franceinfo

Que répond la gendarmerie ?

Le patron de la gendarmerie, le général Richard Lizurey, a qualifié, mardi, de "scandaleuses" les "accusations péremptoires" du procureur de Grenoble. "On est déjà condamné avant même qu'il y ait enquête. Mes enquêteurs, jusqu'à preuve du contraire, n'ont pas fait de fautes", a-t-il ajouté.

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