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Tireur de Paris : où en est l'audition d'Abdelhakim Dekhar ?

Comme lors de sa première journée de garde à vue, le tireur présumé, notamment accusé d'avoir grièvement blessé un photographe au siège de "Libération", reste muet.

Article rédigé par franceinfo
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Le procureur de Paris, François Molins, désigne Abdelhakim Dekhar, alors suspect principal des coups de feu à "Libération" et à la Société générale, lors d'un point presse à Paris, le 18 novembre 2013. (PIERRE ANDRIEU / AFP)

En garde à vue depuis plus de 24 heures dans la salle Cusco de l'Hôtel-Dieu, à Paris, Abdelhakim Dekhar garde obstinément le silence, vendredi 22 novembre. L'homme, arrêté dans un parking de Bois-Colombes (Hauts-de-Seine), mercredi, doit être présenté dans la soirée à la justice pour tentatives d'assassinat au siège de Libération, à BFMTV et dans le quartier de la Défense. Il est aussi accusé d'avoir brièvement pris en otage un automobiliste afin de s'enfuir. Son ADN correspond à celui prélevé sur les différents lieux de l'affaire.

Interpellé alors qu'il avait avalé des médicaments, l'homme est en état d'être auditionné, confirme son avocat, Rémi Lorrain. Mais les enquêteurs peinent à le faire parler. Dès sa première confrontation avec les policiers, Abdelhakim Dekhar a adopté la stratégie de garder le silence le plus complet, et il persiste au 2e jour. Il a seulement daigné décliner son identité aux enquêteurs. Selon Le Figaro, au cours du "questionnaire dit de 'grande identité' passant au crible sa biographie depuis sa naissance, il a dit d'emblée souffrir de 'trous de mémoire'".

"Le droit au silence"

Sur le fond, il reste mutique. Après une journée silencieuse, il n'a été entendu que vendredi matin dans la salle Cusco de l'hôpital voisin de la police judiciaire, qui permet les gardes à vue médicalisée. Il fait "valoir son droit au silence", explique son avocat Rémi Lorrain, qui dénonce le fait qu'on lui refuse l'accès au dossier de l'enquête. 

Abdelhakim Dekhar est décrit par Christophe Bourseiller, spécialiste de l'extrême gauche, comme "un solitaire égaré", qui "relève plus du traitement psychologique que de la réflexion politique". Déjà condamné à quatre ans de prison en 1998 dans l'affaire Rey-Maupin, ses motivations pour les actes du vendredi 15 et du lundi 18 novembre dans les locaux de deux médias parisiens, mais aussi au siège de la Société générale à la Défense (Hauts-de-Seine) restent un mystère. Les journalistes qui avaient suivi l'affaire Rey-Maupin le décrivent comme un homme "ultra-tordu et assez parano". De nombreuses zones d'ombre entourent la période entre sa sortie de prison, à la fin des années 1990, et sa réapparition, au début de la semaine.

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