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Le mystérieux passé d'Abdelhakim Dekhar en Angleterre

L'homme soupçonné d'être le tireur de Paris a quitté la France pour Londres, à la fin des années 1990, où il a épousé une femme et trouvé un emploi. Sa sœur, qui y vit toujours, ne lui parle plus "depuis vingt ans".

Article rédigé par Christophe Rauzy
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Abdelhakim Dekhar, en 1994 (à gauche), et en 2013 (à droite). Entre-temps, l'homme soupçonné d'être le tireur de Paris a passé treize années en Angleterre. (17 JUIN MEDIA / AFP)

Le parcours d'Abdelhakim Dekhar, 48 ans, comporte des zones d'ombre. En 1998, après avoir passé quatre ans en prison pour avoir été jugé complice dans l'affaire Rey-Maupin, l'homme aujourd'hui soupçonné d'être le tireur de Paris, a émigré en Angleterre. Il y est resté près de treize ans. Aujourd'hui, les éléments sur cette période de sa vie commencent à ressortir.

Le procureur de la République de Paris a ainsi confirmé que l'ami qui hébergeait Dekhar à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, avait fait sa rencontre à Londres, à la fin des années 90. A l'époque, l'ancien détenu dirigeait "un restaurant de restauration collective", selon le procureur François Molins. Depuis cette époque, il alternait les séjours entre la France et le Royaume-Uni, d'après le parquet.

Selon le Telegraph (article en anglais), Dekhar avait plusieurs raisons de garder contact avec l'Angleterre. D'abord parce que celui qui se présentait comme "lié au renseignement algérien", disait vouloir s'isoler de la surveillance des services français, selon Rue89. Ensuite parce qu'il s'est marié outre-Manche. Le journal britannique affirme qu'il a épousé, le 29 février 2000, une étudiante nommée Gamze Aras, alors âgée de 27 ans. Le mariage s'est déroulé à Redbridge, dans la banlieue est de Londres. Mais l'homme avait également un autre lien familial avec l'Angleterre : sa sœur.

De possibles liens avec des mouvements intégristes ?

Farida Dekhar-Powell vit aujourd'hui à Shenfield, à une quarantaine de kilomètres de Londres. Elle affirme au Evening Standard (en anglais) ne plus être en contact avec son frère : "J'ai arrêté de lui parler il y a vingt ans. Il ne fait plus partie de ma vie et ça ne changera pas."

Selon Rue89, cette rupture familiale remonte à 1994. A l'époque "Toumi" comme il est surnommé, s'était servi de sa sœur comme alibi, prétendant s'être rendu chez elle à Londres, alors qu'il était soupçonné d'être le troisième homme de l'affaire Rey-Maupin. Farida Dekhar-Powell avait démenti la version de son frère.

Le Evening Standard s'interroge également sur de possibles liens entre Abdelhakim Dekhar et des mouvements intégristes. Une théorie que son ancienne avocate, Emmanuelle Hauzer-Phelizon, craignait de voir se concrétiser, comme elle l'explique à BFMTV. Encore très flou, le vécu de Dekhar outre-Manche pourrait apporter des explications aux enquêteurs qui se penchent actuellement sur les motivations du tireur présumé.

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