La sœur du suspect de l'attaque du marché de Noël de Nantes : "J'aurais dû le faire interner"

"Ce que mon frère a commis est tout bonnement monstrueux. Mais moi, je sais que mon frère n'est pas un monstre." Après l'attaque sanglante du marché de Noël de Nantes, qui a coûté la vie à un jeune homme de 25 ans et blessé une dizaine de personnes, la sœur du suspect témoigne mercredi 24 décembre dans Le Parisien (article abonnés). 

Loëticia, 37 ans, la grande sœur de Sébastien, est effondrée après la mort d'une des victimes du drame. "Il est mort. L'une des personnes percutées par mon frère est décédée. C'est ma faute, j'aurais dû faire interner Sébastien. Je m'en voudrai toute ma vie", dit-elle. Loëticia explique au journal qu'elle n'avait pas vu son frère depuis plusieurs années. Le conducteur qui a foncé sur la foule lundi soir à Nantes s'était petit à petit isolé. "Il s'est mis à fumer du cannabis et je voyais bien qu'il n'allait pas bien", raconte sa sœur.

Un "pétage de plombs" 

"Son comportement n'était pas normal. Il fallait le faire soigner. Mais il ne voulait rien entendre. On a discuté tous ensemble [avec des membres de la famille] d'un possible internement d'office, que je souhaitais, mais nous n'avons pas osé franchir le cap, craignant qu'il ne s'éloigne encore un peu plus", poursuit Loëticia qui raconte que les parents de Sébastien n'avaient plus de ses nouvelles depuis deux ans. 

L'homme, qui a tenté de se tuer après l'attaque de Nantes en se donnant des coups de couteau, refusait de voir sa famille et avait changé de numéro. Il vivait seul à Berneuil, un village de 1 100 habitants, près de Saintes (Charente-Maritime). Selon Loëticia, c'est un "pétage de plombs" qui serait à l'origine du geste fou de son frère. "Je ne vois que ça. Une problématique psychiatrique, accentuée peut-être par la consommation d'herbe et de cannabis", estime Loëticia.