Cet article date de plus de cinq ans.

Attaque de la mosquée de Bayonne : l'avocat des victimes demande la saisine du Parquet antiterroriste et dénonce une "ineptie judiciaire"

Méhana Mouhou estime que Claude Sinké, mis en examen, avait "une conscience parfaite de ce qu'il a fait". Il refuse de se constituer partie civile tant que son acte n'est pas qualifié de terroriste.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des policiers devant la mosquée de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) le soir de l'attaque qui l'a visée, le 28 octobre 2019. (GAIZKA IROZ / AFP)

Deux jours après l'attaque de la mosquée de Bayonne, le procureur a annoncé, mercredi 30 octobre, que le parquet national antiterroriste n'avait pas l'intention de se saisir du dossier. Pour l'avocat des deux hommes gravement blessés par balles, cette désignation ne passe pas : "C'est un acte terroriste, c'est la définition du Code pénal", explique-t-il à l'AFP mercredi soir. "Cette tentative d'assassinat porte gravement atteinte à l'ordre public".

"Le Parquet national antiterroriste doit se saisir rapidement parce que la qualification de la mise en examen est une ineptie judiciaire", estime Me Méhana Mouhou. Il affirme qu'il va demander, jeudi, "une audience avec le procureur général antiterroriste". En attendant, "on refuse de se constituer parties civiles pour ne pas participer à cette mascarade", a-t-il assuré.

"Cette expertise, c'est un écran de fumée"

En même qu'il annonçait que le Parquet antiterroriste ne se saisissait pas de l'affaire, le procureur révélait qu'une expertise psychiatrique avait conclu à une "altération partielle [du] discernement" de Claude Sinké, mais que sa responsabilité pénale restait engagée. L'homme de 84 ans a été mis en examen, notamment pour "tentatives d'assassinat", et placé en détention provisoire mercredi soir.

Pour l'avocat des deux victimes, l'absence de qualification terroriste de ses actes est liée à l'expertise psychiatrique, dont il rejette les conclusions : "Cette expertise, c'est un écran de fumée parce qu'on n'a pas voulu ouvrir pour acte de terrorisme alors qu'il a un discernement parfait".

"Il y a eu des actes préparatoires de repérage de la mosquée. Sa motivation est claire : tout le monde le dit dans son entourage qu'il est islamophobe et raciste, il a une bonbonne de gaz, il a des armes, il y a un ciblage. Donc, il avait une conscience parfaite de ce qu'il a fait", a-t-il énuméré.

Méhana Mouhou a également affirmé qu'il comptait écrire à Emmanuel Macron pour lui demander de recevoir les deux victimes et leurs familles.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.