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Bongo, Orban, Nétanyahou : ces chefs d'Etat dont la présence à la marche fait polémique

Une cinquantaine de chefs d'État sont attendus lors de cette "marche républicaine", mais certains ne sont pas connus pour leur attachement à la liberté de la presse défendue par l'hebdomadaire "Charlie Hebdo". 

Article rédigé par Kocila Makdeche
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Des manifestants défilent à Nantes (Loire-Atlantique) en hommage aux victimes des attentats terroristes, le 10 janvier 2015. (  MAXPPP)

Marcher ensemble contre la terreur. Plus d'un million de personnes sont attendues, dimanche 11 janvier, à Paris, pour dire leur solidarité face aux attentats de Charlie Hebdo, du supermarché de la porte de Vincennes et de Montrouge, qui ont coûté la vie à 17 personnes.

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Une cinquantaine de chefs d'État et de gouvernement sont attendus lors de cette "marche républicaine". La présence de certains d'entre eux, connus pour leurs nombreuses entorses à la liberté de la presse, fait polémique. Francetv info fait le point sur ces présences controversées.

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban 

Viktor Orban a fait savoir qu'il allait participer à la marche. À l'international, le Premier ministre hongrois a surtout fait parler pour ses lois qui, selon l'OCDE, "menacent la liberté de la presse"

"La Hongrie est confrontée, depuis l'accession au pouvoir de Viktor Orban en 2010, à une érosion continue des libertés publiques, au premier rang desquelles celle de l'information", explique Reporters sans frontières (RSF), qui place le pays à la 64e place dans son index 2014.

Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères russe 

Vladimir Poutine ne sera pas présent lors de la marche. Mais son ministre des Affaires étrangères le représentera. Dans un contexte de bras de fer entre Moscou et Bruxelles autour de la crise ukrainienne, de nombreux médias ont souligné l'absence de plus en plus flagrante de liberté de la presse dans le pays.

La condamnation a trois ans et six mois de prison avec sursis du blogueur Alexeï Navalny, en décembre dernier, a de nouveau illustré l'attitude du pouvoir face à la liberté d'expression. Au classement RSF, la Russie prend la 148e place sur 181. 

 Le président gabonais, Ali Bongo 

La venue annoncée du président gabonais, dont la famille est au pouvoir depuis près de cinquante ans, fait polémique. Là encore, la situation de la presse à Libreville n'est pas idyllique. Un journaliste d'investigation du pays a affirmé, en janvier, avoir été séquestré et menacé par un membre du gouvernement dans son bureau, selon RSF, après la publication d'un article qui dénonçait des crimes rituels perpétrés dans le pays. Reporters sans frontières classe le pays africain en 98e position dans son classement 2014

Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou

Le Premier ministre israélien participera au cortège avec le ministre de l'Economie, Naftali Bennett, chef du parti d'extrême droite, le Foyer juif. La présence du "chef du parti de la droite sioniste religieuse – qui avait défrayé la chronique en 2013 en déclarant : 'J'ai tué beaucoup d'Arabes dans ma vie. Et il n'y a aucun problème avec ça' ne manquera pas de susciter la polémique", commente Le Monde. Quelques mois après l'opération "Bordure protectrice", leur présence fait réagir sur les réseaux sociaux.

Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu 

Contrairement à ce qu'affirmaient certaines rumeurs, le président turc, Reccep Tayyip Erdogan, ne sera pas présent lors de la marche. Mais la Turquie sera tout de même représenter par le Premier ministre, Ahmet Davutoglu. Là encore, des voix se lèvent, notamment plusieurs organisations arméniennes de France. 

"La participation à cette manifestation de représentants d'un État qui détient le record du nombre de journalistes en prison est une honte et une insulte à l'esprit de 'Charlie Hebdo'", estime le Bureau national du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, citée par l'agence Belga.  

En Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan s'est récemment illustré par une vague d'arrestations massive contre des médias de l'opposition, explique Le Monde. La police a notamment interpellé le rédacteur en chef de l'un des principaux quotidiens du pays, Zaman, le président de la chaîne de télévision Samanyolu et 23 autres personnes dans treize villes du pays. RSF décerne à la Turquie la 154e place de son classement.

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