Cet article date de plus d'un an.

"Ne pas avoir cours, c'est bien, mais quand même !" : des lycées passent en distanciel à cause des alertes à la bombe à répétition

Depuis l'attentat d'Arras la semaine dernière, les fausses alertes se multiplient. Comme d'autres, le lycée Samuel-de-Champlain de Chennevières-sur-Marne a décidé de passer en distanciel.
Article rédigé par franceinfo - Morgane Heuclin-Reffait
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le lycée Samuel de Champlain, à Chennevières-sur-Marne, est passé en distanciel depuis le 18 octobre 2023. (MORGANE HEUCLIN-REFFAIT / RADIOFRANCE)

Au lycée Samuel-de-Champlain à Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne), seuls quelques élèves sont accueillis au CDI mais il n'y a personne dans les salles de classe vendredi 20 octobre. Les alertes à la bombe se répètent tellement depuis quelques jours que le retour des visios et des cours en distanciel a été décidé. Ces alertes ont débuté par endroit dès mi-septembre mais elles sont plus fréquentes depuis début octobre, dans le contexte du conflit en Israël et de l'attentat au collège-lycée Gambetta d'Arras qui a eu lieu vendredi 13 octobre. 

Ces alertes à la bombe se multiplient dans les aéroports, les gares, les monuments nationaux comme au château de Versailles qui a été évacué quatre fois en cinq jours, et surtout dans les établissements scolaires, à l'image donc du lycée Samuel-de-Champlain. "On a reçu un message pour nous dire que ce serait toute la journée en distanciel", explique Abby, une élève. Le rectorat avait déjà pris cette décision la veille, jeudi 19 octobre, après une quinzaine d'alertes à la bombe en trois semaines. 

"Tous les jours, il y a une alerte. Ce n'est jamais fini, ça commence à être long au bout d'un moment"

Abby, élève du lycée Samuel-de-Champlain, à Chennevières-sur-Marne

à franceinfo

"C'est répétitif... OK, ne pas avoir cours, c'est bien, mais quand même !", poursuit Abby. Ces évacuations systématiques font parfois perdre des demi-journées de cours, ce qui inquiète Ashraf, en seconde : "C'est choquant, on n'a quasiment pas cours et on prend du retard. Tous les profs ne rattrapent pas les cours en visio, donc c'est dommage pour nous"

Quatre lycées en distanciel dans le Val-de-Marne

Pour les professeurs qui prennent le temps de rattraper , comme Luc Hentz, qui enseigne l'histoire-géographie et membre du syndicat Snes-FSU, cela n'est pas évident à organiser. "J'ai pu avoir une visio d'une heure avec mes élèves de terminale. On a déjà commencé par résoudre des questions d'ordre purement technique. C'est une solution, peut-être à court terme, mais qui n'est pas du tout idéale. Pour l'instant, se projeter pour rattraper les heures, c'est compliqué", explique ce professeur. En théorie, les élèves sont censés revenir en classe après les vacances de la Toussaint mais encore faut-il qu'il n'y ait pas de nouvelles alertes à répétition qui viennent chambouler les cours. 

Dans le Val-de-Marne, trois autres lycées, visés par de multiples alertes à la bombe, sont aussi passés en distanciel depuis jeudi 19 octobre, précise le rectorat. D'après le parquet de Créteil, au moins sept adolescents ont été interpellés ces dernières semaines pour des faits similaires. Ces mineurs doivent être convoqués devant un juge dans les trois mois qui viennent.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.