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Attaque de Villeurbanne : "Je suis resté à ses côtés jusqu'à son dernier souffle", témoigne Sofiane, qui a porté secours au jeune homme décédé

Ce témoin de 17 ans, encore choqué, a ensuite réussi à maîtriser l'agresseur avec d'autres passants en l'encerclant.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Sofiane, 17 ans, habitant de Villeubanne, le 1er septembre 2019.  (ROMAIN LAFABREGUE / AFP)

"Je suis resté à ses côtés, jusqu'à son dernier souffle", a témoigné Sofiane ce lundi 2 septembre 2019 sur franceinfo. Le jeune garçon de 17 ans raconte comment il a porté secours à l'homme qui est mort, blessé par arme blanche, samedi à Villeurbanne, près de Lyon, par un ressortissant afghan connu sous deux identités différentes.

Encore "choqué", Sofiane raconte ensuite comment, avec d'autres témoins, ils ont réussi à maîtriser l'agresseur. "On a fait un carré autour de lui pour ne pas qu'il sorte du périmètre qu'on avait mis en place, on l'a plaqué au sol et on l'a mis face contre terre, les mains sur la tête."

franceinfo : Vous êtes resté aux côtés du jeune homme décédé ce jour-là ?

Sofiane : Je suis resté à ses côtés jusqu'à son dernier souffle. Je lui ai demandé où il habitait, il m'a dit qu'il était à un festival, je lui ai demandé quel âge il avait, il m'a dit 19 ans et puis je lui ai demandé d'où il venait et il m'a répondu du 73 [de Savoie]. Puis ses yeux ont commencé à se fermer. Il n'est plus parmi nous maintenant.

C'est à ce moment que l'agresseur a pris la fuite ?

L'agresseur s'est enfui, comme s'il allait acheter une baguette de pain. Tout en marchant, les deux couteaux à la main, couverts de sang, en direction du métro. Je pense que s'il était entré dans le métro, il aurait fait un massacre.

Vous l'avez neutralisé, à plusieurs ?

À plusieurs, oui. On a fait un carré autour de lui pour ne pas qu'il sorte du périmètre qu'on avait mis en place. Les agents TCL [les agents d'intervention et relation client métro] sont venus, lui ont demandé de poser les couteaux. Il a d'abord refusé, puis il a posé ses armes. Je leur ai dit "avancez, avancez", tout le monde s'est mis à avancer. L'individu a pris peur, il a reculé. J'ai mis un coup de pied dans les couteaux pour qu'ils partent derrière et que l'agresseur ne puisse plus les atteindre. On l'a plaqué au sol. On l'a mis face contre terre, les mains sur la tête, on attendait la police, et à ce moment-là quelqu'un lui a donné un coup de pied au bras. C'est là que l'agresseur s'est relevé et a sorti de son caleçon un pic à viande. Il s'est retourné vers moi. Je pense que si je n'avais pas couru, je ne serais peut-être pas là.

Vous n'avez jamais eu peur ?

Je ne peux pas dire que je n'ai pas eu peur mais c'était mon devoir de le faire. On est en France, on n'a pas à voir ça. J'ai fait des bêtises dans mon passé, j'ai fait de la garde à vue, j'ai eu des problèmes avec la justice, maintenant je me suis rangé, je ne travaille pas mais je devrais démarrer une école bientôt. J'attends une réponse mais je ne suis pas sûr d'être accepté. On galère comme tout le monde, on galère tous les jours, on essaie de s'en sortir, mais si on peut aider, on aide. Je pense que mon aide, là, a été bien précieuse.

Vous avez l'impression d'être un héros ?

Un héros ? Non, mais je préfère mettre ma vie en danger et sauver dix personnes, plutôt que dix personnes meurent et que moi je sois encore vivant. Je suis encore choqué.

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