Affaire Théo Luhaka : la condamnation des policiers, c'est "extrêmement positif", salue Dominique Sopo, président de SOS Racisme
"Il y a quelque chose d'extrêmement positif, c'est qu'il y a une reconnaissance de la culpabilité de ces trois fonctionnaires de police", a réagi vendredi 19 janvier sur franceinfo Dominique Sopo, président de SOS Racisme, après la condamnation des policiers impliqués dans l'interpellation violente en 2017 de Théo Luhaka. Les trois policiers ont été condamnés à des peines allant de trois à douze mois de prison avec sursis vendredi par la cour d'assises de Seine-Saint-Denis.
Dominique Sopo rappelle que "depuis sept ans", la famille de Théo "a été parfois traînée dans la boue. Théo a été lui-même présenté comme un délinquant, comme un trafiquant". Il salue "une vérité qui est établie par la justice" vendredi. "Ces trois policiers ont été indignes de leur profession en pratiquant une telle violence à l'égard de Théo, qui lui, pendant deux semaines, s'est tenu avec beaucoup de dignité, ainsi que sa famille, pendant l'ensemble des débats." Le président de SOS Racisme aurait "aimé que ce soit un peu la même chose de l'autre côté de la barre et des soutiens de ces policiers et de certains syndicats de policiers qui, une fois de plus, ont, envers et contre tous, soutenu leurs collègues, même face à des faits aussi graves".
"Cette famille ressort dans la dignité"
Dominique Sopo reconnaît que "l'absence de peine de prison ferme" à l'égard des trois policiers "peut être jugée comme étant décevante". Mais "c'est le verdict qui a été rendu par un jury". Selon lui, le verdict montre "tout ce qu'il y a encore à faire dans notre pays pour que ces violences soient punies beaucoup plus sévèrement, à la hauteur de ce qu'elles devraient être". Il plaide pour que "s'ouvrent" des débats sur ces sujets "et qu'on ne fasse pas la politique de l'autruche face à ces dysfonctionnements qui entraînent ces violences ou ces logiques d'humiliation que beaucoup de jeunes dans les quartiers populaires subissent".
Dominique Sopo espère à présent que Théo Luhaka "puisse tourner une page, vivre pleinement". Il rappelle que le jeune homme a dit à la barre, "avec beaucoup de force, de dignité et d'humilité", que cela fait "sept ans que sa vie a été détruite". Le président de SOS Racisme espère à présent que "ce verdict sera une occasion" pour lui "et pour sa famille de se projeter à nouveau avec une certaine sérénité dans l'avenir". "Il y a eu beaucoup de vilenies qui ont été dites sur cette famille", ajoute Dominique Sopo. "Aujourd'hui, cette famille, elle ressort dans la dignité. Et ça, c'est une très belle chose."
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