Gilles Kepel : "La menace terroriste est toujours présente"
Gilles Kepel, politologue qui dirige la chaire Moyen-Orient/Méditerranée à l’Ecole normale supérieure, est invité sur franceinfo, mardi 1er septembre, à la veille de l’ouverture du procès des attentats de janvier 2015.
L'islamologue Gilles Kepel attend du procès des attentats de janvier 2015, qui s'ouvre mercredi 2 septembre, "l’établissement de la vérité". "On présente les personnes jugées comme des lampistes, mais il n'y a pas de lampistes, ils se connaissent tous et forment un réseau très structuré. On a tous été menacé, moi-même j'ai été condamné à mort par Daech, ça a été un moment traumatique pour notre société. Ce procès va permettre de passer un stade très important à condition qu’il soit bien mené", estime ce spécialiste de l'islam, mardi soir, sur franceinfo.
"Les nébuleuses terroristes ne sont pas seulement basées sur l’idéologie. Les membres se sont connus en prison. Elle a été l’incubateur par excellence du jihadisme", explique-t-il. En même temps, ce sont des gens qui sont en phase avec l’extérieur tout le temps, avec l’Algérie, la Tunisie, la Belgique, l’Irak, la Syrie et qui ensuite se répandent à travers des quartiers et se diffusent dans des mosquées qu’ils infiltrent".
"Mauvais diagnostic sur Merah"
"La menace terroriste est toujours présente tant que des gens imprégnés par l’idéologie de Daech ou d’Al-Qaïda sont là", prévient le directeur de la chaire Moyen-Orient/Méditerranée à l’Ecole normale supérieure.
"Il y a eu un mauvais diagnostic au départ. Le premier attentat est l’affaire Mohamed Merah, qui appartenait à cette mouvance. On l’a considéré comme un loup solitaire, ce qui a été une erreur absolue qui nous a coûté extrêmement cher", conclut Gilles Kepel.
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