À Nîmes, les fusillades comme les victimes collatérales se multiplient, souligne un responsable du syndicat de police Unité SGP-FO

Les ZUP ne devraient plus exister en 2023 à Nîmes, accuse le responsable syndical qui insiste sur la nécessité d'un nouveau plan d'urbanisation pour se débarrasser des trafiquants.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La CRS 8 avait déjà été déployée dans le quartier Pissevin à Nîmes en juin. Elle est de retour mardi 22 août 2023, après la fusillade dans laquelle un enfant de 10 ans a été tué. (PHILIPPE THOMAIN / RADIO FRANCE)

Une troisième fusillade s'est produite en moins de trois jours à Nîmes dans le Gard. Samedi 19 août, des coups de feu ont été tirés dans le quartier sensible du Valdegour, entre quatre personnes sur deux scooters et des individus dans une voiture. Il n'y a pas eu de blessé. Dans la nuit de dimanche à lundi, vers 1h30, place Avogadro, dans la même zone, un mineur de 14 ans a été blessé par balles et dans la nuit de dimanche à lundi, un enfant de 10 ans a été tué dans le quartier Pissevin alors qu'il rentrait du restaurant en voiture avec son oncle et son frère.

>> Nîmes : ce que l'on sait de la fusillade qui a tué un enfant de 10 ans

"Au temps de la French Connection, le parrain était visé et on ne faisait pas de victimes collatérales, pointe Bruno Bartocetti, secrétaire national zone sud du syndicat de police Unité SGP-FO, mardi 22 août sur franceinfo. On voit bien qu'aujourd'hui, c'est un peu ce qui se fait malheureusement dans ces situations. Quand on tire à 23 heures à la Kalachnikov ou autre arme de guerre dans un quartier sensible, ça ne peut être que des dealers qui tentent de régler des comptes ou d'intimider un quartier".

"Un week-end très tendu"

"Ce n'est pas la première fois qu'on a des règlements de comptes" à Nîmes, ajoute le responsable syndical qui évoque plusieurs "tentatives depuis vendredi soir", au cours d'un "week-end très tendu". "On parle beaucoup de Marseille, bien sûr, mais il y a aussi Avignon, Nîmes, lance Bruno Bartocetti. Pissevin, c'est le quartier des trafiquants".

La brigade de CRS 8, spécialisée dans les violences urbaines, doit être déployée dès mardi à Nîmes, pour renforcer la lutte contre le trafic de drogues, comme à Marseille la semaine passée. Si le maire, Jean-Paul Fournier, s'inquiète de son côté du "caractère éphémère" de ces renforts, Bruno Bartocetti pointe, lui, que les CRS "n'ont pas vocation à se mettre éternellement dans une cité du 1er janvier au 31 décembre. Je suis d'accord si on recrute quatre fois plus de CRS, mais ils ne peuvent pas être partout", souligne le syndicaliste.

"Je pense qu'il faut travailler sur quelque chose de plus profond, car si vous mettez des CRS dans une cité, les trafiquants ne vont pas pointer au chômage, tacle Bruno Bartocetti. Ils iront trouver les consommateurs ailleurs. Quand un maire parle de faire venir des CRS, il doit aussi réfléchir à un plan d'urbanisation. Dans une ville comme Nîmes, on a encore des ZUP : en 2023, ça ne doit pas exister."

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