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Trois preuves que les régionales sont aussi une défaite pour Nicolas Sarkozy

Les Républicains n'ont pas engrangé les succès espérés au premier tour.

Article rédigé par franceinfo
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Le président des républicains Nicolas Sarkozy réagit, dimanche 6 décembre 2015, aux résultats du premier tour des régionales. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Certes, les régionales ont constitué un vote-sanction pour le PS. Mais la droite, devancée par le Front national dans six régions, est aussi en partie désavouée. Les Républicains de Nicolas Sarkozy enregistrent des résultats en demi-teinte tandis que l'ancien chef de l'Etat voit sa ligne politique remise en cause, et que sa présence est jugée indésirable dans plusieurs meetings de l'entre-deux-tours. Passage en revue de ce triple camouflet.

1La droite obtient des scores décevants

Avec 26,65 % des voix, l’union de la droite formée par Les Républicains, le Modem et l'UDI, a certes devancé le PS à 23,33 % au premier tour. Mais elle est arrivée derrière le Front national, qui a recueilli 27,73% des suffrages exprimés.

Et surtout, au premier tour, la droite n'est arrivée en tête que dans quatre régions : les Pays-de-la-Loire, avec la liste menée par Bruno Retailleau (33,5%), l'Auvergne-Rhône-Alpes (31,73% pour la liste de Laurent Wauquiez), l'Ile-de-France (Valérie Pécresse, 30,5% des suffrages) et la Normandie (27,9% pour Hervé Morin). Aussi ne semble-telle en mesure de remporter, dans le meilleur des cas, que cinq régions sur 13 à l'issue du second tour des régionales dimanche 13 décembre. Et non la majorité, comme elle l'espérait.

2Sa ligne est contestée en interne

A ce semi-échec s'ajoutent des dissensions sur la ligne à suivre. Dès le dimanche 6 décembre, Nicolas Sarkozy, s'est prononcé contre tout "arrangement tactique" en vue du second tour. Face à la possibilité d'une victoire FN, il a refusé "toute fusion ou tout retrait des listes" de droite arrivées en troisième position au soir du premier tour. Au même moment, le Premier ministre Manuel Valls appelait les listes du PS dans le même cas (en PACA, Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine) à se retirer pour minimiser les chances de victoire du Front national.

Ce refus d'un "Front républicain" a été désavouée par l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et par la vice-présidente du parti, Nathalie Kosciusko-Morizet, possible candidate aux primaires à droite en 2016. Sur le plateau de France 2, elle a estimé qu'il fallait "tout faire" contre le FN.

En interne, d'autres critiques ont été formulées. Lundi, le député Hervé Mariton a jugé que les résultats décevants de la droite et du centre, au premier tour, étaient "l’échec de Nicolas Sarkozy car d’évidence, il n’est pas crédible comme représentant d’alternance après avoir échoué en 2012",  rapporte Le Monde. Avant de poursuivre : "Même Eric Woerth, qui fait partie des lieutenants de M. Sarkozy, a regretté que le parti d’opposition n’ait 'pas de leader officiel, légitime, qui porte les couleurs officielles de l’ensemble du parti'."

3Les candidats ne veulent pas de son soutien en meeting

Ultime humiliation, à en croire la presse, plusieurs candidats de droite ont fait savoir qu'ils ne voulaient pas de l'ancien président de la République dans leurs meetings de l'entre-deux tours. Et notamment, selon Le Point, Valérie Pécresse en Ile-de-France ou Xavier Bertrand en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. L'équipe de François Sauvadet, selon Libération, a refusé la venue de l'ancien chef de l'Etat en Bourgogne-Franche-Comté pour "un grand meeting de dimension nationale".

Paradoxalement, l'ex-président de la République a été le bienvenu en Aquitaine, à Rochefort, à un meeting de Virginie Calmels. La tête de liste de la droite dans la région est pourtant proche d'Alain Juppé, un des principaux rivaux de Nicolas Sarkozy dans la course à la primaire à droite. 

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