Résultats du premier tour des élections régionales : le PS et la gauche résistent bien et pourraient conserver plusieurs fiefs
Malgré leurs divisions, les partis de gauche sont en bonne position pour rester au pouvoir dans les régions qu'ils dirigeaient.
La gauche bénéficie de la prime au sortant. Malgré les annonces de bérézina dans les sondages depuis plusieurs semaines, les partis de gauche ont le sourire, dimanche 20 juin, au soir du premier tour des élections régionales. Selon une estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, le Parti socialiste, Europe Ecologie-Les Verts et La France insoumise ont obtenu à eux trois 34,2% des voix au niveau national. Des résultats meilleurs que prévu.
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Dans le détail, le Parti socialiste arrive en tête avec 15,8 % devant Europe Ecologie-Les Verts (13,2). Le PS et ses alliés présentait pourtant moins de tête de listes que EELV sur l'ensemble du pays. Les listes de La France insoumise recueillent quant à elles 5,2%. Les socialistes arrivent en tête dans plusieurs de leurs bastions comme en Bretagne, en Occitanie ou en Nouvelle-Aquitaine. En Bourgogne-Franche-Comté, la présidente sortante Marie-Guite Dufay (PS) est aussi à la fête ce soir avec un score plus haut que prévu (26,2%) et surtout, devant Julien Odoul (23,8%), le candidat du Rassemblement National, donné devant elle dans les sondages.
Un PS puissant lorsqu'il est aux affaires
"Le PS bénéficie de ses présidentes et présidents sortants", estime Gérard Grunberg, politologue et directeur de recherche émérite du CNRS au Centre d'études européennes de Sciences Po. "Cette élection ressemble aux municipales avec une forte abstention et une prime aux sortants." Ces scrutins régionaux constituent également une compétition interne pour le leadership à gauche. "Dans les régions où le PS n'a pas de tête de liste sortante, il n'est pas très fort et arrive souvent derrière les écologistes."
C'est le cas notamment dans les Pays de la Loire, où Matthieu Orphelin (EELV) arrive devant Guillaume Garot (PS) avec 18,6% contre 16,6%, ou encore en Auvergne-Rhône-Alpes, où Fabienne Grébert (EELV) devance Najat Vallaud-Belkacem (14,9% contre 11,1%).
"Le PS baisse là où il n'était pas sortant et monte là où il était déjà aux manettes."
Gérard Grunberg, politologueà franceinfo
Sur le plateau de France 2, Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, s'est félicité de ces résultats de la gauche : "Il y a un bloc social et écologiste qui est supérieur à ce que fait la droite. Il a une espérance qui peut se lever."
L'union de la gauche pourrait faire sa force au second tour
Comme attendu, les partis de gauche, désunis dans la plupart des régions au premier tour, peuvent désormais rêver de gagner dans quelques régions à condition d'une alliance au second tour. C'est le cas dans les Pays de la Loire où Christelle Morançais (LR-UDI) est arrivée en première position avec 34%, devant Matthieu Orphelin (EELV) et Guillaume Garot (PS).
"On va se retrouver avec les écologistes et nous allons, je l'espère gagner le Pays de la Loire mais dans tous les cas de figure, nous ferons bloc pour gagner face à Christelle Morançais (la présidente sortante), qui est en position délicate", a ainsi estimé le socialiste. A eux deux, les candidats de la gauche pourraient atteindre 35,2 %, en additionnant leur score du premier tour.
En Ile-de-France, les candidats de gauche font également à eux trois un score équivalent à celui de Valérie Pécresse (35,1% contre 34,7%). "La gauche peut gagner une, deux voire trois régions", avait esperé Benoit Hamon, soutien de Julien Bayou en Ile-de-France, sur le plateau des "4 Vérités". Tout reste à faire pour que ce souhait se vérifie dans les urnes dimanche prochain.
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