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Régionales : comment Manuel Valls et François Hollande ont décidé de retirer des listes socialistes

Le Premier ministre était à la manœuvre, dimanche soir, lors de la décision sur le retrait des listes socialistes en Paca et Nord-Pas-de-Calais-Picardie.

Article rédigé par franceinfo
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François Hollande et Manuel Valls lors de l'ouverture de la COP21 au Bourget (Seine-Saint-Denis), le 30 novembre 2015. (LOIC VENANCE / AFP)

Pas un mot du couple exécutif. Ni le Premier ministre ni le chef de l'Etat n'ont pris la parole, dimanche 6 décembre, après l'annonce des résultats du premier tour des élections régionales. Ce sont pourtant François Hollande et Manuel Valls qui ont pris la décision du retrait des listes socialistes en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte d'Azur, où le Front national peut l'emporter au second tour, selon Marianne.

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François Hollande, qui s'était engagé à être au-dessus des partis, n'avait organisé aucune réunion officielle. Le chef de l'Etat a toutefois suivi l'annonce des résultats des votes depuis l'Elysée, entouré de ses proches collaborateurs, précise le Figaro.

"Notre premier choix, c'était la fusion des listes"

De son côté, Manuel Valls avait réuni des membres du gouvernement et des proches collaborateurs à Matignon, à partir de 18h30. Dès l'annonce des premières estimations, les ministres s'interrogent sur la stratégie à adopter pour faire barrage au Front national. "Notre premier choix, c'était la fusion des listes", explique un ministre au Journal du Dimanche.

Problème : Xavier Bertrand, candidat (Les Républicains) en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, puis Nicolas Sarkozy refusent toute fusion. "C'est une grosse faute morale qui laissera des traces", réagit alors Manuel Valls, selon son entourage. A Matignon, les représentants de la gauche savent "que c'est plié", rapporte le JDD

"C'était un simulacre de bureau national"

Officiellement, la décision du retrait des listes socialistes en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Paca est prise au siège du parti, rue de Solférino. "C'est une décision de direction politique, explique un dirigeant au JDD. On a appelé les candidats pour les prévenir de notre choix. On sait bien que c'est compliqué, il faut l'expliquer aux militants."

Du coup, le bureau national réuni à 20h30 était "plutôt une réunion d'information", affirme un responsable du PS à Marianne. "C'était un simulacre de bureau national, Jean-Christophe nous a juste demandé d'approuver sa déclaration, ajoute un autre socialiste. Je ne sais même pas s'il a appelé Saintignon [le candidat socialiste en Nord-Pas-de-Calais-Picardie] ou Castaner [en Paca]."

Manuel Valls s'exprimera lundi soir

A l'Elysée, François Hollande passe la soirée au téléphone, selon le JDD. Il multiplie les appels à se retirer dans les régions où le Front national peut l'emporter.

Manuel Valls est lui aussi à la manœuvre. Il s'entretient avec Christophe Castaner, tête de liste du PS en région Paca, qui avait laissé entendre qu'il se maintiendrait au second tour. "Je ne vois pas d'autre solution que le retrait", assène le Premier ministre au candidat, selon Le Figaro. Peu avant 23h30, Christophe Castaner annonce finalement sa décision de "se retirer, avec beaucoup d'émotion, avec beaucoup de peine."

Après avoir œuvré depuis les coulisses, Manuel Valls prendra la parole durant le 20 heures de TF1, lundi 7 décembre. Le Premier ministre, qui n'avait participé qu'à un seul meeting avant le premier tour, devrait en outre être présent à deux réunions publiques du Parti socialiste, mercredi et jeudi.

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