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Primaire de la gauche : "Je crois que l'unité est notre seule chance de gagner", affirme l'eurodéputé Pierre Larrouturou

Anne Hidalgo a proposé mercredi une primaire pour désigner un candidat unique de la gauche à l'élection présidentielle de 2022. Mais Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel ont tous refusé d'y participer.

Article rédigé par franceinfo
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Le député européen socialiste Pierre Larrouturou tient un discours lors d'un rassemblement à Bruxelles, en Belgique, le 22 novembre 2020. (JULIEN WARNAND / EPA / MAXPPP)

"Je crois que l'unité est notre seule chance de gagner" l'élection présidentielle, affirme Pierre Larrouturou, député européen du parti Nouvelle Donne, jeudi 9 décembre sur franceinfo. Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot a dit qu'il ne participerait pas à une primaire de la gauche proposée par sa rivale socialiste Anne Hidalgo

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L'eurodéputé Pierre Larrouturou, membre de l'initiative citoyenne pour une Primaire populaire, regrette que les candidats de gauche soient "en train de désespérer les gens" en restant désunis.

franceinfo : Vous défendez l'idée d'une primaire de la gauche depuis longtemps. Êtes-vous satisfaits qu'Anne Hidalgo se rallie à votre idée ?

Pierre Larrouturou : C'est une très bonne chose. Je crois que l'unité est notre seule chance de gagner. La primaire, ça marche. Il y a trois mois, personne ne pensait qu'il y aurait une primaire à droite mais la droite a été capable de se rassembler et là, on a vu que Valérie Pécresse a pris 8 ou 10 points dans les sondages. Donc, la droite s'est rassemblée. Est-ce que la gauche et les écologistes sont assez irresponsables pour ne pas le faire ?

Je suis député européen maisaussi père de famille et je vois toute une génération qui angoisse pour l'avenir. J'ai deux enfants qui ont 17 et 21 ans. Ils se demandent si le climat va foutre en l'air leur avenir, ils se demandent s'ils seront au chômage ou en précarité, et quand ils voient cinq candidats qui se divisent en disant tous "ma priorité c'est le climat et la justice sociale", ils sont furieux.

Je crois que ça va bouger. On est déjà presque 250 000 sur le site primairepopulaire.fr à vouloir voter pour une primaire de la gauche. Mercredi, c'est Anne Hidalgo qui a bougé et je pense que début janvier Yannick Jadot et d'autres devront bouger eux aussi.

Mais Yannick Jadot a déjà remporté la primaire chez EELV. N'est-ce pas légitime pour lui de ne pas vouloir participer à une nouvelle primaire ?

On voit bien que ça ne suffit pas. L'autre jour, le directeur de campagne de Yannick Jadot me disait que c'est vrai qu'il y a un problème. Ils pensaient que Yannick Jadot serait à 11% des intentions de vote à la mi-octobre et qu'il serait à 13% à Noël, mais il est à 7%. On est en train de désespérer les gens. J'ai montré à Yannick Jadot, j'ai montré à Anne Hidalgo le total des intentions de vote des cinq candidats de gauche et écologiste. Ils rassemblaient 31% il y a six mois mais ils sont tombés à 23% aujourd'hui.

"On est en train de désespérer les gens qui veulent de la justice sociale, une autre politique pour sauver les retraites, une autre politique du logement, une autre politique pour le climat. On a plein de choses en commun."

Pierre Larrouturou, député européen

à franceinfo

On a des solutions en commun. Si vous allez sur le site de la Primaire populaire, vous verrez qu'il y a dix propositions de rupture sur comment sauver les retraites, comment créer des emplois, comment avoir une autre politique agricole qui protège les revenus des paysans, qui protège la santé, qui protège le climat. On a plein de choses en commun et, les solutions qu'on porte, ce ne sont ni Emmanuel Macron, ni Eric Zemmour, ni Valérie Pécresse, ni Marine Le Pen qui vont les mettre en place. Je fais le pari que d'ici le 10 janvier, on aura un rassemblement.

Vous restez convaincu qu'il y aura une primaire populaire à gauche malgré le rejet absolu de Yannick Jadot ?

Il y a trois mois, Xavier Bertrand avait dit que jamais jamais il n'irait à la primaire de la droite. Anne Hidalgo, il y a encore deux semaines, disait qu'elle n'irait pas à une primaire de la gauche. Yannick Jadot, au mois de mai, disait qu'il n'irait jamais à la primaire des écologistes. Il y est allé, il a gagné.

"C'est simple, on voit bien qu'ils ont tous lancé leur campagne, relancé leur campagne, re-relancé leur campagne et que ça ne marche pas."

Pierre Larrouturou, député européen

à franinfo

Aux États-Unis, Kamala Harris, Bernie Sanders et Joe Biden n'avaient pas tous les mêmes idées mais ils ont accepté d'avoir un débat. Il y a des millions d'Américains qui ont regardé les débats à la télévision, qui ont voté, c'est Joe Biden qui a gagné, tous les trois ont fait une équipe, Joe Biden est à la Maison Blanche, Kamala Harris est la numéro 2 et Bernie Sanders est le patron de la Commission des budgets. Je pense qu'il faut qu'on se rassemble et qu'on est très nombreux.

On n'a jamais été dans un pays aussi riche. On aurait tout pour vivre heureux, pour sauver les retraites, pour avoir une autre politique du logement, pour gagner la bataille du climat, pour avoir l'accès à la santé dans les zones rurales… On a tout et visiblement Emmanuel Macron ne va régler aucun problème et Valérie Pécresse va les aggraver. L'hôpital va craquer si on est encore cinq années avec Emmanuel Macron. Il y a une pression maximale sur Yannick Jadot et sur Jean-Luc Mélenchon.

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