"On ne peut pas lutter contre l'extrême droite en s'alliant avec les macronistes" : pour les Insoumis, hors de question de participer à un gouvernement d'union nationale

Alors que l'idée d'une "Assemblée plurielle" fait son chemin au Nouveau Front populaire pour contrer le Rassemblement national, la frange LFI reste réfractaire.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
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L'hémicycle de l'assemblée nationale, le 29 mai 2024 (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS)

À peine remariés, déjà divisés ? Quel scénario si, dimanche 7 juillet, le Rassemblement national n'obtient pas de majorité absolue après le second tour des législatives anticipées ? Le Premier ministre Gabriel Attal avance déjà l'idée d'"une Assemblée plurielle" pour une "gouvernance nouvelle". Or, si l'idée d'un gouvernement d'union nationale fait aussi son chemin chez quelques figures de gauche, pour La France insoumise, c'est hors de question. Au point, donc, de menacer l'avenir du Nouveau Front populaire à l'Assemblée nationale.

Car, rien que l'idée de gouverner avec les troupes d'Emmanuel Macron "horripile" un pilier de la France insoumise. Si des socialistes, des écolos et des communistes - qui pour certains se disent ouverts à l'idée - venaient à participer à ce gouvernement d'union nationale, c'est-à-dire un alliance composée de macronistes, de centristes, de Liot, peut-être même de certains LR, ce serait signer la fin du Nouveau Front populaire. Impossible pour lui d'imaginer travailler avec ses partenaires d'aujourd'hui "comme si de rien n'était". Et de trancher : "On ne peut pas lutter contre l'extrême droite en s'alliant avec les macronistes".

"C'est eux ou nous"

"On ne va pas commencer à jouer les capitulards... S'arranger avec qui ? Avec la gauche de Ciotti ?", tacle auprès de franceinfo un cadre de LFI qui assure, malgré les prévisions, que le Nouveau Front populaire peut encore obtenir la majorité absolue. Et si leurs partenaires venaient à participer à un tel gouvernement - ce qui n'est pas en négociation pour l'instant -, ce serait la "rupture" à en croire un proche de Jean-Luc Mélenchon.

Eux cherchent à se présenter comme la seule alternative au RN, quitte à s'enfermer dans l'affrontement. Si les prévisions se confirment, si la gauche reste deuxième, il faudra "mener une opposition frontale" au Rassemblement national, d'après un proche de Jean-Luc Mélenchon. "On va se battre comme des chiens, pied à pied", appuie un cadre de LFI pour présenter son parti comme la seule alternative à l'extrême droite. Et les insoumis le répètent : "C'est eux ou nous".

Une stratégie de "résistance" qu'analysait déjà un poids lourd du PS, avant la dissolution de l'Assemblée nationale.

"Les Insoumis ne veulent pas gagner, ils veulent être dans la résistance, un pôle de résistance dans la rue"

Un cadre socialiste

à franceinfo

Une accusation "infamante", dénonce un dirigeant insoumis."On connaît des gens qui ont peur, qui sont prêts à quitter le pays, on ne joue pas avec ça", dit-il. Tout en avouant quand même à demi-mot : "Dans tous les scénarios, il y a des difficultés et des possibilités".

Une ligne désormais rejointe par l'écologiste Sandrine Rousseau : "J'ai été élue sur un mandat et je respecterai ce mandat", a affirmé ce mercredi sur France 2 l'écologiste Sandrine Rousseau, réélue au premier tour députée de Paris. "Moi, je ne suis pas prête à changer notre programme", a-t-elle martelé : "Nous ferions une erreur si nous donnions que le fond n'a pas d'importance et que seul la forme compte", a-t-elle assumé, fermant la porte à un gouvernement de "grande coalition", qui, selon elle, "n'a pas de sens", mais tout en se disant "ouverte" à des "discussions sur un gouvernement technique" pendant un "temps donné". "Je voudrais que l'on retrouve du sens dans la politique, a appuyé la députée de Paris. Nous avons un programme qui nous permet d'agir sur les racines du RN" en reconstruisant une "cohésion nationale et sociale" et en luttant "contre le sentiment de relégation", a-t-elle affirmé.

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