Intercommunalités et métropoles : l'autre défaite du PS
Le PS a perdu 171 villes de plus de 9 000 habitants. Et devrait également perdre la tête de plusieurs communautés de communes importantes.
Après la cuisante défaite aux élections municipales et avant la probable déroute aux européennes, les socialistes ne sont pas au bout de leurs peines, lundi 31 mars. En effet, autour des grandes villes sauvées par ses barons, le PS a perdu de nombreuses communes et, avec, la majorité dans les intercommunalités. Tour d'horizon des principales communautés urbaines qui pourraient basculer, lors de leur recomposition prévue mi-avril.
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Paris
Anne Hidalgo a bien empêché Nathalie Kosciusko-Morizet de faire tomber la capitale à droite. Mais elle ne pourra rien faire pour le Grand Paris qui doit regrouper, à partir de 2016, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis. Dans le premier, l'UMP est ultra-majoritaire et a repris Asnières-sur-Seine, dans le second, l'opposition a remporté Villejuif et Limeil-Brévannes. En Seine-Saint-Denis, la droite décroche Saint-Ouen, Bobigny ou encore Aulnay-sous-Bois. L'assemblée de 337 conseillers devrait être dominée à plus de 55% par l'UMP et l'UDI, selon les calculs d'un adjoint au maire de Paris.
Lyon
Les listes de Gérard Collomb, maire socialiste sortant, sont arrivées largement en tête dans six des neuf arrondissements lyonnais. Un septième a été gagné par une ex-PS. Mais le PS perd de nombreuses communes alentour, dont Rillieux-la-Pape, Saint-Priest, Mions, Décines-Charpieu ou Saint-Fons.
Selon un décompte de Lyon Capitale, la droite et le centre obtiendraient ainsi une majorité de 85 sièges au Grand Lyon, contre 76 pour la gauche et 2 pour le FN. Le sénateur-maire UMP d'Oullins, François-Noël Buffet, a d'ores et déjà annoncé sa candidature au magazine local et a été investi par l'UMP lundi matin.
Marseille
Le Parti socialiste, mené par Patrick Mennucci, a vu ses espoirs réduits à néant dans la cité phocéenne et devrait également perdre la métropole. L'UMP Jean-Claude Gaudin conserve son siège pour un quatrième mandat consécutif et a décroché la majorité absolue dans sa ville. L'UMP fait basculer Châteauneuf-les-Martigues et La Ciotat au passage. L'opposition va ainsi ravir la présidence de la communauté urbaine de Marseille, depuis 2008 aux mains du PS Eugène Caselli.
Le PS ne conserve que peu d'espoir concernant la métropole Aix-Marseille Provence prévue pour 2016. Les représentants UMP et UDI y seraient largement majoritaires avec 44 sièges, contre 20 pour la gauche et 2 pour le Front national, selon Le Nouvel Obs.
Bordeaux
Le socialiste Vincent Feltesse a perdu son duel contre Alain Juppé dès le premier tour à Bordeaux (Gironde), mais aussi la présidence de la CUB, la communauté urbaine de la ville. Au premier tour, la droite a fait tomber Artigues, Le Taillan-Médoc, Ambès et Carbon-Blanc. Au second, elle emporte Pessac, parmi les plus peuplées de l’agglomération après Bordeaux, et Saint-Médard-en-Jalles.
La formation Communauté d’Avenir, qui rassemble l’UMP, l’UDI et le MoDem à la CUB, devrait occuper 63 sièges contre seulement 41 qui reviendraient aux socialistes et écologistes faisant liste commune, et un pour le Front national, selon France 3 Aquitaine.
Lille, Strasbourg et les autres
Si Martine Aubry a su conserver l'hôtel de ville, elle risque de perdre la majorité à la communauté urbaine de Lille. Roubaix, Tourcoing, Halluin, Loos et Maubeuge ont été pris dans la vague bleue. Sur les 179 élus à la métropole, 78 sont de droite (dont 13 au Groupe indépendant des élus communautaires), 64 de gauche et 6 du FN. Selon France 3 Nord-Pas-de-Calais, "l'attitude du groupe Métropole Passions Communes de Damien Castelain [qui dispose de 31 sièges] sera sans doute déterminante".
Les métropoles de Toulouse, Strasbourg et Saint-Etienne sont également en ballottage défavorable pour le PS.
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