Résultats des législatives 2022 : LFI, EELV, PS... Comment s'en sortent les différents partis de la Nupes à l'issue du second tour ?
La Nouvelle Union populaire écologique et sociale est devenue, dimanche soir, la première force politique d'opposition à l'Assemblée nationale.
La coalition de gauche, à défaut d'obtenir une majorité, est devenue la première force politique d'opposition à l'Assemblée nationale, dimanche 19 juin. À l'issue du second tour des élections législatives, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) a obtenu 133 sièges dans l'hémicycle du Palais-Bourbon.
Pour la prochaine mandature, La France insoumise obtient 72 sièges, d'après l'estimation d'Ipsos-Sopra Steria. Le Parti socialiste obtient 26 sièges*, Europe Ecologie-Les Verts et ses aliés obtiennent 23 sièges et le Parti communiste, 12 sièges. Franceinfo fait le point sur les résultats de chacune des formations de la coalition de gauche.
La France insoumise : 72 sièges
La formation de Jean-Luc Mélenchon n'a pas réussi à l'amener jusqu'à Matignon, mais La France insoumise sort largement renforcée de ce scrutin. Elle obtient ainsi près de 72 sièges sur 577, contre 17 lors de la précédente mandature.
Le parti, fondé en 2016, avait déjà obtenu plusieurs victoires à l'issue du premier tour. Danièle Obono (17e circonscription de Paris), Sarah Legrain (16e circonscription de Paris), Sophia Chikirou (6e circonscription de Paris) et Alexis Corbière (7e circonscription de Seine-Saint-Denis) avaient ainsi été élus ou réélus dès le soir du 12 juin.
Dimanche, d'autres figures du parti ont assuré leur place dans l'Hémicycle. La députée de la 11e circonscription de Paris, Clémentine Autain, a été réélue avec 100% des suffrages exprimés, étant seule en lice pour le second tour. Deux députés LFI sortants dans le Nord, Adrien Quatennens (1re circonscription) et Ugo Bernalicis (2e circonscription), ont également été réélus, tout comme la députée de la 10e circonscription du Val-de-Marne et présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot.
Dans la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis, Raquel Guarrido a mis un terme à vingt ans de règne de la droite, l'emportant face au député sortant Jean-Christophe Lagarde (UDI) avec 53,5% des voix.
Le Parti socialiste : 26 sièges
Le Parti socialiste disposait d'un groupe de 28 parlementaires dans la précédente Assemblée nationale. Ses effectifs ne vont pas beaucoup changer dans la prochaine. Vingt-quatre députés ont été élus sous l'étiquette socialiste dimanche. Mais il faut y ajouter deux députés étiquetés divers gauche par le ministère de l'Intérieur que franceinfo, après des vérifications, a décidé de réintégrer aux scores de la Nupes et du PS. Un député élu à la Réunion et un autre élu en Guadeloupe figuraient également sur la liste des investitures du PS sans être considérés comme appartenant à la Nupes, dont l'accord ne portait pas sur l'outre-mer. Le parti n'a donc ni perdu ni gagné dans l'alliance des partis de gauche. Il pourra conserver un groupe parlementaire, mais il ne sera plus le plus fourni de la gauche. Il n'avait pu investir que 68 candidats au sein de la Nupes, et comptait 54 qualifiés au second tour.
Le premier secrétaire du parti, Olivier Faure, a été largement réélu dans la 11e circonscription de Seine-et-Marne, pour ce qui sera son troisième mandat. Valérie Rabault, qui présidait le groupe parlementaire du PS, fait de même dans la 1re circonscription du Tarn-et-Garonne. Jérôme Guedj réussit une des performances de la soirée en battant la ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, dans la 6e circonscription de l'Essonne. En revanche, Pierre Jouvet, qui menait les négociations pour l'accord de la Nupes côté socialiste, est battu par le candidat LR dans la 4e circonscription de la Drôme.
Par ailleurs, trois des socialistes qui avaient maintenu des candidatures dissidentes à celles de la Nupes dans leurs circonscriptions ont été élus, dont deux contre leurs rivaux de la Nupes.
Le pôle écologiste : 23 sièges
Pour ces élections législatives, Europe Ecologie-Les Verts et les autres formations du pôle écologiste avaient 100 candidats investis dans le cadre de la Nupes. Vingt-trois d'entre eux entrent ou restent à l'Assemblée, selon l'estimation d'Ipsos-Sopra Steria.
Pour rappel, EELV n'avait aucun député au Palais-Bourbon depuis 2017. Son secrétaire national, Julien Bayou, va faire son entrée au Palais-Bourbon après sa victoire dans la 5e circonscription de Paris, dimanche soir. L'écoféministe Sandrine Rousseau, finaliste de la primaire écologiste, a également été élue dans la 9e circonscription parisienne. Une autre figure des Verts accède à l'Assemblée nationale : la numéro deux du parti, Sandra Regol, victorieuse face à Alain Fontanel dans la 1re circonscription du Bas-Rhin. L'écologiste Eva Sas est quant à elle de retour au Palais-Bourbon, ayant réussi à l'emporter face à la sortante macroniste Laetitia Avia.
La députée sortante de la 2e circonscription des Deux-Sèvres, Delphine Batho, est réélue, tandis que Cédric Villani, ancien marcheur passé chez Génération Ecologie, n'a pas réussi à l'emporter face au candidat d'Ensemble ! Paul Midy. L'issue du scrutin s'est jouée à 19 voix près dans cette circonscription.
Le Parti communiste : 12 sièges
Les communistes pourraient être moins bien lotis dans la nouvelle Assemblée nationale. Alors qu'ils disposaient d'un groupe parlementaire de 15 membres, ils devraient ne compter que 12 élus : s'ils n'enregistrent pas trois ralliements, ils seront privés de cet atout pour les années à venir. Le PCF avait investi 50 candidats dans le cadre de la Nupes, dont 32 étaient qualifiés pour le second tour.
Le candidat communiste à l'élection présidentielle, Fabien Roussel, a cependant sauvé son siège dans la 20e circonscription du Nord, tout comme le chef de file des députés communistes sortants, André Chassaigne, dans la 5e circonscription du Puy-de-Dôme. D'autres figures du parti sauvent leur siège : Elsa Faucillon dans la 1re circonscription des Hauts-de-Seine, Sébastien Jumel dans la 6e circonscription de Seine-Maritime et Stéphane Peu dans la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis.
* Franceinfo a opéré différentes vérifications et a décidé d'intégrer dans les rangs de la Nupes deux candidats étiquetés Divers gauche par le ministère de l’Intérieur. Contrairement aux chiffres du ministère, les projections en sièges de la Nupes comptabilisent donc, dans cet Hémicycle, les députés Joël Aviragnet et Hervé Saulignac. Toutes nos explications se trouvent dans cet article.
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