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Législatives : "Gouverner, ça abîme et on a fait des erreurs", reconnaît Olivia Grégoire porte-parole du gouvernement

Olivia Grégoire parle d'une "première place décevante", après la perte de la majorité absolue à l'Assemblée nationale. "Pour autant, nous sommes la première force au Parlement". Elle reconnaît toutefois que gouverner dans ce contexte "va être compliqué".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Olivia Grégoire, porte-parole du gouvernement, le 20 juin 2022 sur France Inter. (FRANCEINTER / RADIO FRANCE)

Emmanuel Macron obtient une majorité relative à l'issue du second tour avec seulement 245 députés sur 577. C'est "une première place décevante, il y a de la déception à l'endroit des ministres et des députés importants qui ont perdu leur siège, pour autant nous sommes la première force au Parlement", se console lundi 20 juin sur France Inter, Olivia Grégoire, porte-parole du gouvernement. "Pour la quatrième fois en trois mois, la majorité présidentielle l'emporte", insiste-t-elle, tout en reconnaissant qu'elle l'emporte "de peu".

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Selon elle, le fait de gouverner n'a pas été un atout pour la majorité : "gouverner ça abîme, on a pris des positions pendant cinq ans avec, deux ans de crise Covid, avec une crise sociale et bien sûr, quand on est aux responsabilités, on fait aussi parfois des erreurs et par conséquent on est plus abîmés que ceux qui restent sur les plateaux télés à torpiller au lieu de proposer des choses au Parlement", ajoute Olivia Grégoire.

À la question, comment expliquer cette "place décevante", la porte-parole du gouvernement fait valoir "la lassitude des Français" dans "cette campagne atone" qui s'est traduite par une abstention massive. Elle nie toutefois l'existence d'une stratégie politique au sein de la majorité qui consisterait à refuser le débat mais promet d'analyser "le retour d'expérience et la leçon" de ces résultats "dans les heures qui viennent".

"Une réforme institutionnelle indispensable"

Concernant la percée du RN qui remporte 89 sièges, "nous prenons notre part de responsabilité", réagit Olivia Grégoire. "Quand on voit l'abstention et des extrêmes qui montent aussi fort et aussi haut, bien sûr qu'après cinq ans de gouvernement on a un certain nombre de questions à se poser", assume-t-elle. Olivia Grégoire attend de "voir comment les oppositions vont venir, ou pas, à [leurs] côtés pour répondre à ce problème" et plaide pour "une réforme institutionnelle qui devient absolument indispensable".

"Nous avons tous une part de responsabilité, nous prenons la nôtre, il va falloir que tout le monde se questionne sur la sienne", lance la porte-parole du gouvernement. Elle pointe du doigt le leader insoumis. "Quand on a des propos extrêmement radicaux pour ne pas dire d'une agressivité sans pareil à l'endroit des forces de l'ordre notamment, ça n'améliore pas, ça n'apaise pas notre démocratie", juge Olivia Grégoire en référence aux propos "la police tue" de Jean-Luc Mélenchon.

Selon elle, "ces positions extrêmes n'ont certainement pas contribué à ce que le RN baisse. Jean-Luc Mélenchon a une part de responsabilité, je pense même qu'à aller dans les extrêmes dans ses expressions il peut parfois être un escabeau, un porte-pied pour que les radicaux extrêmes entrent au Parlement", argumente-t-elle avant de conclure : "faisons le procès des deux côtés".

"Ma hantise, c'est que ce pays soit bloqué, c'est ma seule hantise."

Olivia Grégoire, porte-parole du gouvernement

à France Inter

"Ça va être compliqué" mais "on nous trouvera toujours pour essayer d'embarquer, de convaincre, des modérés de nous suivre", indique-t-elle. Olivia Grégoire reconnaît qu'il va leur falloir "de l'imagination, de l'audace, de l'ouverture", pour aller chercher des alliés à droite comme à gauche, "là où il faudra". "Il faudra qu'on ouvre à toutes celles et tous ceux qui veulent faire avancer le pays", résume-t-elle.

"L'épreuve de vérité", le texte sur le pouvoir d'achat

Un premier texte doit être examiné par l'Assemblée nationale "dans 8 jours", celui sur le pouvoir d'achat, un autre, dans le courant de l'été, sur les énergies renouvelables. "Ça va être l'épreuve de vérité", estime Olivia Grégoire. La porte-parole du gouvernement rappelle que sur le sujet du nucléaire la "Nupes n'a pas de position en commun. Que vont faire les communistes qui sont favorables ? Voteront-ils à nos côtés ou seront-ils du côté des LFI ?", s'interroge-t-elle, tout en ironisant sur le fait que cette alliance de quatre partis avaient "des idées opposées il y a un mois et demi".

Selon ses informations, il n'y a pas de dissolution de l'Assemblée nationale sur la table du président, "non, ce n'est pas prévu, au moment où je vous parle", précise-t-elle. En revanche, un nouveau gouvernement sera nommé "dans les prochains jours" pour remplacer les ministres battus aux législatives, annonce Olivia Grégoire, tout en renouvelant sa confiance à la Première ministre. "Élisabeth Borne est réélue comme 12 membres de son gouvernement", malgré son "faible score" et "elle demeure une Première ministre qui, elle, a eu le courage de se présenter aux urnes", tacle la porte-parole du gouvernement en référence à "Jean-Luc Mélenchon qui lui n'est pas allé aux urnes".

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