Législatives : Élisabeth Borne "est légitime" au poste de Première ministre, estime le LR Michel Barnier
L'ancien ministre de Nicolas Sarkozy a redit sur franceinfo que Les Républicains seraient dans l'opposition, et a plaidé pour le passage à "une culture du compromis".
La Première ministre, Élisabeth Borne, "est légitime, parce que c'est le président de la République qui l'a désignée", a estimé Michel Barnier, mercredi 22 juin sur franceinfo, alors que le chef de file de La France insoumise, lui, pense le contraire. "Je n'ai pas M. Mélenchon comme référence", a rétorqué l'ancien ministre Les Républicains.
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Si elle est légitime, selon lui, "la question c'est : pour faire quoi ?" Michel Barnier s'interroge sur les leçons que l'exécutif doit tirer des législatives. "Quelle politique ? Est-ce qu'on va tirer les leçons de l'avertissement donné par le peuple français qui est intelligent ? Est-ce qu'on va changer de méthode ? Avoir du respect, enfin, pour l'Assemblée nationale, pour les Français, pour les syndicats, pour les collectivités territoriales, pour ce qu'on appelle les corps intermédiaires ? Est-ce qu'on va changer de politique ? C'est ça la question". "La question de qui fait quoi, c'est une autre question, moins importante pour moi que le fond des choses", a-t-il insisté.
E. Borne peut-elle rester à Matignon ? ➡️ "Ce n'est pas moi qui vais dire qui doit être Premier ministre ou si Mme Borne peut rester. La question, c’est pour faire quoi ? Quelle politique ?”, estime Michel Barnier.
— franceinfo (@franceinfo) June 22, 2022
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"Passer de la culture de l'arrogance à la culture du compromis"
Pour sortir de l'impasse, à l'Assemblée nationale, l'ancien Premier ministre Édouard Philippe a plaidé sur BFMTV, mardi, pour "un compromis" entre la majorité présidentielle et la droite. "Est-ce qu'il est le mieux placé pour nous donner des leçons et nous appeler à cette grande coalition alors qu'il a contribué à cette tentative d'effacement de la droite républicaine il y a maintenant cinq ans ?", lui répond Michel Barnier. Pour lui, l'absence de majorité absolue doit amener à un changement de pratique politique. "Nous allons devoir passer de la culture de l'arrogance à la culture du compromis", chose à laquelle "nous ne sommes pas habitués en France". Dans cette "culture de l'arrogance, le pouvoir décide de tout, tout seul, les députés ne servent à rien".
"Le premier effort doit être fait par le pouvoir, pour changer de méthode et changer de politique."
Michel Barnierà franceinfo
Pour Michel Barnier, "le compromis, ce n'est pas la compromission, ce n'est pas l'abandon de notre identité qu'on a essayé d'effacer". Et LR a sa carte à jouer. "Nous allons retrouver notre identité, nous allons reparler aux Français, nous allons reconstruire un projet, nous allons tirer les leçons de nos échecs, mais nous avons besoin d'une droite républicaine, d'un centre fort dans ce pays."
"Tout ce qui est conforme à nos engagements, nous l’approuverons, nous le corrigerons, nous le complèterons. Tout ce qui sera contraire, nous le refuserons" : voilà la ligne des Républicains selon Michel Barnier, qui réaffirme que LR est dans "l'opposition". "Nous devons rester fidèles à nos électeurs. Ça veut dire ni blocage, ni obstruction, ni allégeance."
Quelle place pour LR ? ➡️ "Tout ce qui est conforme à nos engagements, nous l’approuverons, nous le corrigerons, nous le complèterons. Tout ce qui sera contraire, nous le refuserons”, dit Michel Barnier, qui liste le nucléaire, les retraites, le pouvoir d’achat. pic.twitter.com/iK8yqKCeYL
— franceinfo (@franceinfo) June 22, 2022
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