Ce qu'il faut savoir sur les quatre élections législatives partielles dont le premier tour a lieu dimanche
Les élections se tiendront le dernier week-end de mai et le premier de juin, dans quatre départements.
Quatre législatives partielles se tiendront les dimanches 30 mai et 6 juin, à quelques jours seulement des élections départementales et régionales. Dans le Pas-de-Calais et à Paris, les scrutins avaient été reportés en raison de la reprise de l'épidémie de Covid-19 durant l'hiver. Des élections auront également lieu dans l'Oise et en Indre-et-Loire, après la mort d'Olivier Dassault et la démission d'une élue centriste pour raisons de santé.
Franceinfo vous résume tout ce qu'il faut savoir de ces quatre législatives partielles, à 48 heures de l'ouverture des bureaux de vote.
1Dans la 15e circonscription de Paris
Le contexte. Cette législative partielle dans le 20e arrondissement a été provoquée par la démission, en novembre, de la socialiste George Pau-Langevin, nommée adjointe à la Défenseure des droits. Elle aurait théoriquement dû se tenir dans un délai de trois mois, mais l'organisation du scrutin a été contrariée par l'épidémie de Covid-19. D'abord fixée aux 4 et 11 avril, elle a été reportée quelques jours avant le premier tour en raison de la recrudescence des contaminations.
Les candidats. Sept candidats se présentent au scrutin à Paris, dont cinq issus de partis de gauche : la socialiste Lamia El Aaraje, proche de la maire de la capitale Anne Hidalgo ; Antoinette Guhl (Europe Ecologie-Les Verts), arrivée en quatrième position en 2017 ; Danielle Simonnet, de La France insoumise (LFI) ; Sarah Gardent, du Parti ouvrier indépendant démocratique ; et enfin le communiste Thomas Roger. S'y ajoutent un membre du parti Les Républicains, François-Marie Didier, un candidat sans étiquette, Jean-Damien de Sinzogan, et le partisan de la légalisation du cannabis Farid Ghehiouèche.
Les enjeux. Deux semaines avant les régionales, ce scrutin sera "un indice du rapport de force" entre les principaux partis de gauche, estime le sénateur socialiste David Assouline, interrogé par l'AFP. L'enjeu est de taille pour le PS, qui perdrait en cas d'échec la seule circonscription de la capitale conservée par le parti en 2017.
Les Républicains espèrent, eux, profiter de l'absence de tout autre candidat du centre à l'extrême droite, La République en marche (LREM) et le Rassemblement national (RN) ayant fait l'impasse sur ce scrutin.
Le véritable défi sera néanmoins celui de la participation, six mois après la démission de George Pau-Langevin et alors que la campagne a été compliquée par les restrictions sanitaires. "Tous les candidats s'attendent à ce que cette élection partielle soit marquée par une abstention très forte, comprise entre 80% et 90%, rapporte Le Monde. Dans ces conditions, seuls les deux candidats en tête du premier tour pourront se maintenir au second."
2Dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais
Le contexte. Le marcheur Ludovic Loquet a démissionné de son mandat de député en septembre pour pouvoir rester maire après avoir remplacé à l'Assemblée Brigitte Bourguignon, dont il était le suppléant. Cette dernière avait été nommée au gouvernement en juillet, comme ministre déléguée chargée de l'Autonomie. Initialement prévu en novembre, le scrutin a été repoussé à trois reprises en raison de la situation sanitaire.
Les candidats. Ils ne sont plus que six à briguer le mandat de député du Pas-de-Calais, après le désistement du candidat d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Joël Prunier, lassé par les multiples reports du scrutin. Brigitte Bourguignon (LREM), qui avait laissé son siège à Ludovic Loquet pour devenir ministre, se présente à nouveau dans sa circonscription. En cas de victoire, elle laissera la place à son suppléant Christophe Leclercq, précise Le Journal du dimanche.
La ministre fera notamment face à son adversaire malheureuse de 2017, la conseillère régionale du RN Marie-Christine Bourgeois. Sont également candidats Faustine Maliar, conseillère régionale LR soutenue par l'UDI ; Bastien Marguerite-Garin, avocat et représentant du PS ; Jérôme Jossien, pour Génération.s, soutenu par le PCF et LFI ; et Laure Bourel, pour Lutte ouvrière.
Les enjeux. Avec la candidature d'une ministre LREM et à quelques semaines des élections régionales et départementales, la législative partielle dans le Pas-de-Calais sera particulièrement scrutée. En quittant le PS pour rallier le parti d'Emmanuel Macron en 2017, Brigitte Bourguignon lui avait permis d'emporter cette circonscription traditionnellement ancrée à gauche, rappelle France 3 Hauts-de-France. Elle avait alors été réélue avec près de 61% des voix face à la candidate du RN, mais sans candidature socialiste face à elle.
3Dans la 1re circonscription de l'Oise
Le contexte. Le siège de député de la 1re circonscription de l'Oise est vacant depuis la mort, en mars, de l'élu LR et homme d'affaires Olivier Dassault. Le fils de l'industriel Serge Dassault a perdu la vie dans le crash accidentel d'un hélicoptère dans le Calvados.
Les candidats. Huit candidats briguent la succession d'Olivier Dassault. Son neveu de 28 ans, Victor Habert, se présente comme son héritier dans cette circonscription pour représenter Les Républicains, rapporte Le Monde. Karim Lamaaizi a été désigné par LREM, Roxane Lundy est la candidate officielle des partis de gauche (Génération.s, EELV, PS, PRG, PCF) et Claire Marais-Beuil (RN) se présente à nouveau après un échec en 2017.
Ce scrutin est néanmoins marqué par plusieurs candidatures dissidentes, note Le Parisien. A gauche, l'ex-colistière écologiste de Roxane Lundy, Axelle Latrasse, s'est lancée dans la campagne, tout comme la membre de Lutte ouvrière Renée Potchtovik. A droite, l'adjoint au maire de Breteuil Dominique Renard est soutenu par Debout la France. Enfin, à l'extrême droite, Thomas Joly (Parti de la France) se présente pour la quatrième fois.
Les enjeux. Selon Le Journal du dimanche, la première circonscription de l'Oise représente un double défi pour Victor Habert : permettre aux Républicains de conserver leur siège et succéder à son oncle, qui a été élu à l'Assemblée nationale de 1988 à 1997, puis de 2007 à sa mort. Lors des précédentes législatives, Olivier Dassault avait été réélu en devançant largement son adversaire LREM, avec 67,07% des voix.
4Dans la 3e circonscription d'Indre-et-Loire
Le contexte. En 2017, l'élue de l'UDI Sophie Auconie avait raflé cette circonscription à la socialiste Marisol Touraine, en place depuis 2007. Elle a été contrainte de démissionner en février, pour raisons de santé, rappelle La Nouvelle République.
Les candidats. Quatre responsables politiques sont en lice dans cette législative partielle. Sophie Métadier, non encartée, a été investie par l'UDI et Les Républicains. La maire centriste de Beaulieu-lès-Loches bénéficie également du soutien de LREM et de la députée démissionnaire, Sophie Auconie, relève le magazine local 37°. Murielle Riolet, adjointe au maire de Chambray-les-Tours depuis 2001, est non encartée mais a été investie par le PS, selon La Nouvelle République. Les deux derniers candidats sont Zélie Geneix, étudiante de 22 ans issue d'EELV, et le membre du Rassemblement national Jean-Guy Protin, qui se présente également aux départementales et aux régionales.
Les enjeux. Selon Le Journal du dimanche, le principal enjeu de ce scrutin est de savoir si l'UDI conservera ce siège. Une question d'autant plus prégnante que l'alternance est la règle dans cette circonscription depuis trente ans, exception faite de la décennie où elle était acquise à Marisol Touraine, rapporte La Nouvelle République. Cette législative partielle constituera par ailleurs un "tremplin" pour le vainqueur, à un an du scrutin de 2022, pointe le quotidien régional.
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