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Européennes : ce qu'il faut retenir du débat entre les candidats à la présidence de la Commission

Vous avez raté le débat entre les cinq candidats à la tête de la Commission européenne, jeudi soir ? Voici une séance de rattrapage en cinq points.

Article rédigé par Julie Rasplus, Yann Thompson
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Le Grec Alexis Tsipras et l'Allemande Ska Keller s'affrontent lors du grand débat européen entre les candidats à la présidence de la Commission, le 15 mai 2014, à Bruxelles.  (JOHN THYS / AFP)

Ils sont cinq pour une seule place. Les candidats à la présidence de la Commission européenne avaient rendez-vous, jeudi 15 mai, au Parlement européen, à Bruxelles (Belgique). Leur débat a été retransmis dans tous les pays européens, pour la seule fois de la campagne, à dix jours des élections européennes.

Francetv info vous donne les éléments marquants de leur prestation.

Le point de discorde : l'austérité en Europe

"Je viens de Grèce, un pays que les dirigeants européens ont choisi comme cobaye de l'austérité la plus dure." Dès ses premiers mots, Alexis Tsipras, le candidat du Parti de la gauche européenne, a donné le ton, évoquant "une tradégie sociale que l'on ne doit répéter nulle part en Europe". Il a reçu le soutien de la candidate écologiste Ska Keller, qui a accusé l'austérité de "creuser un peu plus ".

Face à eux, le conservateur Jean-Claude Juncker a refusé "qu'on dise qu'on a seulement appliqué des politiques d'austérité" durant la précédente mandature et a plaidé pour "une rigueur responsable". Le social-démocrate Martin Schulz a plaidé pour une Europe "plus juste" et le libéral Guy Verhofstadt a défendu "la discipline budgétaire" en Europe.

Le point de consensus : la désignation du futur président de la Commission

"C'est le premier accord entre nous aujourd'hui", s'est félicité Guy Verhofstadt, alors que le débat touchait à sa fin. "Il faut que le candidat arrivé avec le meilleur résultat aux élections soit le premier à essayer de bâtir une majorité", a-t-il affirmé. Pour la première fois, le Conseil européen doit en effet tenir compte du résultat des élections européennes pour désigner le président de la Commission européenne, c'est-à-dire, théoriquement, proposer le candidat du parti arrivé en tête.

Si jamais les Etats tentaient de passer outre et se mettaient d'accord sur un autre candidat, "aucun membre du Parlement européen ne voterait pour" ce candidat, a assuré Martin Schulz.

Toute intrusion des Etats dans la désignation du futur président de la Commission européenne serait "un déni de démocratie", selon Jean-Claude Juncker. "Il faut mettre un visage sur cette campagne, la rendre plus européenne", a milité Ska Keller.

L'appréciation générale : un débat riche et dynamique

Sur la forme, les règles étaient très claires dès le début : une minute de réponse chacun, une minute pour commenter les positions de ses adversaires et des échanges en anglais. Si Alexis Tsipras et Jean-Claude Juncker ont préféré parler en grec et en français, tous ont respecté scrupuleusement leur temps de parole millimétré. Cela a apporté un certain dynamisme à ce débat pourtant policé.

Pendant 90 minutes, les candidats ont répondu à un large éventail de thèmes européens : indépendance de la Catalogne, politique migratoire, situation en Ukraine ou encore l'influence des lobbys à Bruxelles. Le débat a donc été très riche, d'autant que les candidats ont joué le jeu et tenté de contredire les positions de leurs voisins.

Mais la rapidité des enchaînements n'a pas permis aux candidats d'approfondir vraiment les sujets abordés. Le format, chronométré à la seconde près, a parfois destabilisé certains téléspectateurs, les laissant sur leur fin.

La prestation remarquée : celle de Ska Keller

Avec sa veste verte, sa coupe courte et son verbe haut, Ska Keller, la candidate écologiste, a crevé l'écran. Arrivée en vélo au Parlement, l'Allemande, seule femme du débat et plus jeune candidate au poste de présidente de la Commission européenne, a su faire entendre sa voix au milieu des profils plus austères de Martin Schulz, Jean-Claude Juncker ou Guy Verhofstadt.

C'est elle qui, à plusieurs reprises, a rythmé le débat en utilisant ses "jokers" pour interrompre ses adversaires et répondre à leur argumentaire. Elle a notamment interpellé Martin Schulz sur l'influence des lobbies en Europe, l'accusant d'avoir empêché l'organisation Transparency International de mener une enquête sur le sujet au Parlement européen. 

Sur la forme, la prestation de Ska Keller a donc été appréciée, comme le montrent les commentaires de nombreux téléspectateurs sur Twitter, parfois en désaccord avec les positions de la candidate.

L'image à retenir : des pancartes #Bringbackourgirls

Il n'a pas été que question d'Europe, lors de ce débat. Après avoir débattu pendant 1h30 sur les directions à donner à l'Union européenne, les candidats se sont tous mobilisés pour les lycéennes enlevées au Nigeria. En silence, ils ont brandi des pancartes mentionnant le hashtag #Bringbackourgirls, qui a permis de mobiliser la communauté internationale sur ce rapt géant.

Les candidats à la présidence de la Commission européenne montrent leur solidarité avec les lycéennes nigérianes (Francetv info)

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